Emploi et immigration
Un fossé de plus de 14 000 immigrants à combler dans les Laurentides
Selon plusieurs intervenants dans le domaine, l’immigration pourrait s’avérer une solution au manque criant de main-d’œuvre dans les Laurentides. Toutefois, une étude réalisée par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) suggère que la régionalisation de l’immigration n’a pas évolué en 5 ans.
Selon les estimations d’Emploi Québec, environ un poste vacant sur cinq doit être pourvu par un nouvel immigrant pour combler les besoins de main-d’œuvre au Québec au cours des prochaines années.
L’étude de la FCEI récemment publiée reprend cette évaluation du gouvernement du Québec et la met en relation avec la moyenne d’immigrants reçus dans les régions entre 2015 et 2019. Avec ces moyennes, elle arrive avec un constat sur les besoins d’immigration à combler pour chaque région en déficit. « C’est techniquement impossible que ce ratio soit respecté dans les régions », mentionne directeur des affaires provinciales à la FCEI, Francis Bérubé.
Les régions
Le manque d’employés touche l’ensemble du Québec, mais s’avère particulièrement criant en dehors des centres urbains, notamment en raison du déficit d’accueil de nouveaux arrivants.
Depuis des décennies, on parle de régionalisation de l’immigration, et plusieurs stratégies et plans d’action ont été mis en place pour tenter de corriger cette tendance. Pourtant, pour la période 2015-2019, en moyenne 75 % des immigrants ont choisi de s’établir dans la région de Montréal.
Dans les Laurentides
Parmi les régions les plus touchées par ce manque d’immigrants, on retrouve la Mauricie, Lanaudière et les Laurentides. Selon L’institut de la statistique du Québec, en 2021-2022, la MRC des Laurentides aurait accueilli 101 nouveaux arrivants de l’international et la MRC Antoine-Labelle 21. Dans la région Laurentienne, le déficit d’immigration en regard des besoins en main-d’œuvre serait annuellement de 2840 personnes. Ce manque atteindrait 14 200 d’ici 2025.
L’étude mentionne également que pour les dirigeants de PME du Québec, il est de plus en plus urgent d’agir en faveur de la régionalisation de l’immigration. En effet, en janvier 2021, 59 % d’entre eux ciblaient cet enjeu comme étant une priorité pour assurer le développement économique des régions, tandis qu’en octobre 2022 la proportion s’établissait à 80 %.
Plusieurs défis
« La régionalisation de l’immigration est un dossier névralgique et indispensable pour assurer un avenir économique prospère pour toutes nos régions. Il faut d’un côté réduire les barrières à l’établissement des immigrants en région, notamment en stimulant la construction de logements et en facilitant le maillage entre les immigrants et les entreprises. De l’autre côté, il est nécessaire de réduire la paperasserie, accélérer les délais et augmenter le seuil pour répondre aux besoins de nos régions », concluait le vice- président de la FECI, François Vincent.
Des mesures concrètes
La Corporation de développement économique de la MRC des Laurentides (CDE) entend dresser un portrait de la situation de l’immigration de la MRC des Laurentides. Présentement, il existe plusieurs stratégies pour attirer de nouveaux arrivants dans notre région. Les mesures font partie du programme d’appui des collectivités proposées par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.
Le programme qui s’articule en 5 axes propose des stratégies :
– de concertation afin d’assurer une cohérence dans les actions du territoire;
– de sensibilisation afin d’ouvrir sur l’importance de développer des plans d’accueil dans les municipalités;
– de rapprochement interculturel afin de mettre en place activités qui facilitent le partage et l’inclusion;
– de préparation du milieu afin que les communautés soient plus accueillantes;
– d’attraction afin de faire connaître les possibilités offertes dans les Laurentides auprès des nouveaux arrivants installés en ville.
Des plans pour faciliter l’accès au logement pour les familles de nouveaux arrivants sont au programme des actions prévues par le CDE pour favoriser l’arrivée et la rétention d’immigrants.
Selon la conseillère aux entreprises, main-d’œuvre et immigration pour la CDE, Isabelle Plouffe, pour que les mesures fonctionnent les entreprises, les municipalités, les organismes et les citoyens doivent agir de concert pour améliorer les choses. « Le rôle du CDE est de faire le pont entre les intervenants et les différents services qui existent », mentionne-t-elle.
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