Santé publique
Gravir les montagnes pour le don d’organes
L’organisme de bienfaisance Chaîne de vie organise ce 16 octobre l’ascension du Mont Habitant pour souligner l'importance de l'éducation des jeunes à propos du don d'organes et de tissus (*).
C’est la 7e édition de ce défi sportif qui a essaimé partout au Québec. Chaque région aura son représentant. Les Laurentides s’enorgueillissent d’avoir Véronique Séguin comme porte-étendard. Une femme hors du commun : elle a donné un rein et une partie de son foie.
Cette initiative lui est venue de la perte d’une amie. « En 2012, j’ai perdu une bonne amie d’un cancer du cerveau. J’ai senti beaucoup d’impuissance face à cette maladie si injuste et agressive. Peu de temps après, je suis tombée sur un reportage sur le trafic d’organes dans certains pays, rendant l’accessibilité des organes aux nantis et exploitant les pauvres donneurs », raconte Véronique Séguin.
Après s’être renseignée sur le meilleur moyen de rendre un soupçon de justice en ce monde, elle donne un rein de façon non dirigée (don à une personne inconnue) en 2016. « J’ai vécu une super belle expérience que j’ai décidé de renouveler en faisant don d’une partie de mon foie en 2020. Puisque j’avais déjà donné un organe, seul le don pédiatrique était admissible », enchaîne Mme Séguin.
Les receveurs sont anonymes, mais cette Eustachoise sait que le receveur d’un fragment de son foie est un bébé. « Malheureusement, peu de gens connaissent le don non dirigé ou altruiste. Ils pensent souvent, à tort, que les dons se font entre membres d’une même famille ou entre amis (don dirigé) », regrette-t-elle.
D’un même souffle, elle ajoute qu’effectuer un don non dirigé est « possible et accessible » ; puis dissipe toute crainte sur la santé postopératoire du donateur. « On vit très bien avec un seul rein ou une partie de foie en moins (qui se régénère). Je dis toujours que pour moi, il n’y a pas d’avant ou d’après, car rien dans ma vie n’a changé, mais le don d’organe permet à un receveur d’avoir un après », conclut-elle.
La présidente et fondatrice de Chaîne de vie, Lucie Dumont, confirme son témoignage. Avec une pédagogie enthousiaste, Mme Dumont rappelle la particularité extraordinaire du foie, le seul organe dont les parties ôtées (lobe) repoussent jusqu’à ce que le tissu hépatique retrouve sa forme initiale. Les reins, le corps humain en possède deux. On peut vivre normalement avec un seul. Du reste, 70% des besoins en greffe concernent le rein.
Cible de cette campagne : la jeunesse
Si les jeunes (15-17 ans) sont la cible de Chaîne de vie, c’est par stratégie. « On a choisi cette tranche d’âge parce que les grands changements passent par l’éducation et la jeunesse. Les études démontrent que plus une population est éduquée plus il y a de dons d’organes. Les jeunes vont en parler à leur famille et transmettre le message aux prochaines générations », explique Lucie Dumont.
L’éducation a pour objet de démystifier le sujet. Persistent encore des inquiétudes quant au traitement médical du donneur, les idées reçues sur l’âge du donneur voire les légendes autour du vol d’organes. « Concernant l’âge, le plus vieux donneur a 92 ans. Tout le monde peut donner », assure Mme Dumont.
L’éducation passe pareillement par les enseignants et les écoles, courroies de distribution du volet éducatif. Pour ce faire, Chaîne de vie a concocté un programme, fruit d’un travail « colossal » long de 7 années aux données scientifiques validées par Transplant Québec (mandaté par le gouvernement québécois).
Le donneur vivant
L’événement du 16 octobre se déroule dans le cadre de la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe. La nouveauté : l’accent mis sur les donneurs vivants qui facilitent les greffes.
En effet, il y a seulement 1% des personnes décédées dont on peut “récupérer” les organes. Les conditions requises répondent à des critères bien précis : le patient, en état de mort cérébrale mais maintenu en vie, et sa famille doivent avoir approuvé le don d’organes et, enfin, un transfert rapide du corps vers Montréal pour procéder à l’extraction.
L’an passé, au Québec, 69 900 personnes nous ont quittés. Parmi 724 donneurs potentiels, seuls 144 ont pu donner un organe. En matière de don vivant, la province est en queue de peloton canadien.
Par ailleurs, le 4 octobre dernier, une centaine d’élèves de l’École polyvalente Saint-Jérôme avait gravi le mont Tremblant pour Chaîne de vie. Ce 16 octobre, d’autres ascensions se tiendront au Canada, aux États-Unis, en France et au Népal sur l’Everest. Le public laurentien est invité à crapahuter sur le Mont Habitant en compagnie de Véronique Séguin, la porte-étendard. Au sommet, elle brandira le drapeau aux couleurs de Chaîne de vie.
(*) Les os, valves cardiaques, tendons, cornées, etc.
Pour participer au défi : https://chainedevie.org/simpliquer/je-participe-au-defi
Pour faire un don : https://chainedevie.org/simpliquer/je-fais-un-don
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