Les secteurs touchés par la Tordeuse
Dans les Laurentides, la défoliation augmente, mais reste à un niveau léger pour le moment. M. Therrien commente:
« Dans l’ensemble des Laurentides, on a, à peu près, 10 fois plus de superficies défoliées par rapport à 2020. Dans la région de Sainte-Adèle par contre, il y a quand même beaucoup moins de superficies défoliées. On en avait 1 400 hectares en 2020 et il en restait 116 en 2021. Dans ce secteur, ça vivote quand même depuis plusieurs années. Ça n’a jamais été de très grandes superficies et c’est normal qu’il y ait des variations d’une année à l’autre au niveau des superficies. Ça peut dépendre de conditions météorologiques ou d’autres facteurs. Ça ne veut pas dire que ça va progresser comme ça encore en 2022, ça peut remonter. Ça fluctue d’une année à l’autre ».
C’est au nord du réservoir Baskatong que la TBE gagne du terrain, comme l’explique le biologiste: « Là, on est passé d’à peu près 2 600 hectares en 2020 à 24 230 en 2021. On comprend que c’est un débordement qui vient de la région de l’Outaouais. Ça va continuer à progresser en 2022 je pense dans ce secteur-là. La défoliation, elle est vraiment à la limite de la région administrative. Elle est à l’est du petit lac Poigan, dans le secteur nord et la grande partie, c’est un petit peu dans l’excroissance de la région dans ce coin-là et il y en a un petit peu aussi à l’ouest du réservoir Mitchinamecus ».
Coupes préventives et de récupération
Selon M. Therrien, il est beaucoup trop tôt dans les Laurentides pour effectuer des coupes de récupération, qui permettent d’aller chercher le bois avant qu’il ne meure. « Si on parle du sapin, qui est l’espèce qui est la plus vulnérable, on dit à peu près 5 années de défoliation modérée ou grave avant de causer la mortalité dans les peuplements. Il reste encore quelques années avant qu’on en soit là dans les Laurentides », illustre-t-il.
Pour ce qui est des coupes préventives, il se pourrait que certaines soient incluses dans les plans d’aménagement 2023-2028 qui sont actuellement en préparation. Il n’y a pas non plus eu encore d’arrosage par la SOPFIM dans les Laurentides contre la TBE.
Sapin
Les forêts qui comprennent beaucoup de sapin sont celles où les épidémies de TBE ont tendance à être les plus intenses, d’après le biologiste du MFFP, mais il rappelle qu’en fin de compte, l’insecte ne fait que jouer son rôle naturel. « Faut pas penser que c’est tous les sapins qui vont mourir à cause de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Il y en a qui vont survivre, il y en a – les plus faibles évidemment – qui vont mourir, mais là c’est la régénération naturelle qui prend le dessus et qui va fonder de nouveaux peuplements avec du sapin dedans. Son rôle écologique, c’est qu’elle a tendance à rajeunir les vieilles forêts. C’est les arbres les plus vieux qui ont tendance à mourir en premier. Ils sont remplacés par des arbres plus jeunes. La forêt est toujours là. »
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