Bouffe Dépannage fête ses 30 ans
Contraintes sanitaires obligent, c’est sans tambour ni trompette que l’organisme communautaire Bouffe Dépannage fête ses 30 ans le 11 février prochain. Françoise Garand, gestionnaire et porte-parole de l’organisme depuis sa naissance promet: « une petite fête sera organisée avec les bénévoles pour souligner l’événement quand les mesures le permettront ».
Aux dires de Mme Garand; « Tout a débuté en 1992 suite à une demande grandissante pour une aide alimentaire pour gens en difficulté. À cette époque, Monseigneur Guy Beausoleil avait approché Pierrette Laforest pour ouvrir un comptoir alimentaire temporaire dans le sous-sol du presbytère de l’église de Sainte-Agathe pour une période temporaire. Madame Laforest, qui était ma belle-sœur m’a demandée de nous joindre à l’équipe mon mari et moi et c’est de cette façon que l’aventure de l’organisme a commencé ».
Des dons précieux
L’organisme recueille des dons de particuliers et d’organismes qui œuvrent au maintien de leurs activités depuis le tout début. Leur principale source de revenus provient de la levée de fond qu’ils organisent dans le temps des fêtes en collaboration avec Moisson Laurentides. Les dons permettent chaque semaine d’acheter des produits frais comme des fruits et légumes, du lait et du pain. Moisson Laurentides, qui a toujours contribué à soutenir leurs efforts en distribuant des denrées non périssables, est toujours une partie importante de l’équation dont le résultat est une meilleure qualité de vie pour une centaine de familles chaque semaine « Ça fait du monde à messe!» comme l’illustre Françoise Garand. En effet, en faisant un calcul rapide, l’organisme a dispensé approximativement 150 000 aides alimentaires depuis 30 ans.
Un besoin aux mille visages
Selon les données compilées au fil des ans par l’administration, ce sont particulièrement les gens à faibles revenus, les familles monoparentales ou les personnes en situation d’itinérance qui profitent de l’aide alimentaire.
Toutefois, Mme Garand se fait un devoir de nous rappeler que : « Personne n’est à l’abri d’un coup dur, peu importe notre condition. Il y a tout de sorte de gens, dont certains avec des diplômes universitaires qui viennent nous demander de l’aide. Parfois, ce sont des gens qui avaient de l’argent et qui ont tout perdu d’un coup. Il y a aussi une question de fierté là-dedans, ce n’est pas tous ceux qui sont dans le besoin qui osent demander de l’aide, la précarité est plus présente qu’elle n’y parait ».
Nouveaux locaux
Après 29 ans dans le sous-sol du presbytère, l’organisme maintenant situé au 80 rue de Sainte-Agathe bénéficie d’un espace beaucoup mieux adapté à ses besoins. Mme Garand nous explique :« L’espace est mieux divisé, il y a plus de place pour l’entreposage, la réfrigération et la distribution. Nous avons même des bureaux et une dinette pour nos bénévoles, nous sommes vraiment comblés ».
Il est à noter qu’en plus du support de 15 bénévoles dévoués, l’organisme collabore avec Mélanie Bolduc, travailleuse de rue qui fait la livraison chaque semaine d’une vingtaine de repas pour les gens qui ne sont pas en mesure de se déplacer pour récupérer les denrées.
Un bilan humain
La mission de Bouffe Dépannage a traversé le temps, voyant au fil des années la qualité et la quantité de nourriture distribuée augmenter d’année en année, mais la demande elle n’a jamais diminué : « Manger, c’est essentiel pour tout le monde. On ne peut pas laisser les gens dans le besoin sans ressources », soutient Françoise Garand l’œil scintillant de détermination. « Il m’est arrivé de croiser par hasard des gens que j’avais aidés. Les gens se souviennent, ils sont reconnaissants. C’est pour leur sourire que l’on fait cela ».
Ce que Françoise Garand retient de plus important de ces 30 années, ce sont les liens avec les bénévoles et les bénéficiaires qui se sont développés au cours des années : « c’est avant tout pour le contact humain que l’on fait ça. L’entraide, la collaboration, les belles histoires dont on est témoin quand les gens s’en sortent, c’est ce qui nous pousse à continuer », conclut-elle.
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