Agressivité et intimidation
Ras le bol du climat toxique sur les réseaux sociaux
La liberté d’expression est un droit fondamental essentiel de notre société et fait partie, avec une information de qualité, d’une saine démocratie. J’ai écrit ce texte il y a un an, et force est de constater qu’il est malheureusement encore beaucoup trop d’actualité. On va se le dire, envoyer promener quelqu’un, le menacer, ou abuser des émoticônes de tête de mort, le tout bien caché derrière son clavier, n’en est pas l’utilisation la plus glorieuse.
Malheureusement, ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. Chez nous aussi. Chaque semaine, notre équipe de rédaction passe des heures à faire de la modération de commentaires sur nos réseaux sociaux pour « faire du ménage », rappeler les règles élémentaires d’une discussion respectueuse, tenter de contrôler les dérapages et l’intimidation. Du temps qu’on ne passe pas sur le terrain, à vérifier des faits et à faire des entrevues pour vous informer.
Dans une société qui veut inculquer aux enfants le respect et mettre un frein au « bullying » et à la cyberintimidation, il est paradoxal et désolant de voir des adultes oublier toutes ces belles valeurs une fois derrière leur écran. Tenez par exemple, cet homme qui a utilisé notre page Facebook pour inviter les internautes à « brûler nos journalistes ». Rien de moins. Pourquoi? Parce qu’il n’était pas d’accord avec le contenu d’un article. Sur son profil, cet homme pose fièrement avec des enfants, probablement un « bon père de famille »… qui fait des menaces de mort et des incitations à la haine et la violence entre le souper et l’heure du dodo.
Le problème est généralisé sur le Web. La facilité à s’exprimer qu’offrent les nombreuses plateformes fait ressortir le pire chez plusieurs, à croire que le gros bon sens prend le bord une fois derrière un écran. Le premier ministre a fait une longue publication l’an passé sur sa page Facebook au sujet des « pissoux virtuels » dans laquelle il affirmait que « les insultes lancées par les « courageux » qui se cachent derrière un écran pour agresser les autres, ça ne m’impressionne pas pantoute. Ce sont des personnes lâches. » Sur ce coup-là, on est toujours d’accord avec lui.
La pandémie a exacerbé les sensibilités et polarise souvent les opinions, mais ayons la dignité d’échanger courtoisement. L’objectif n’est pas de faire taire les voix dissidentes, mais bien de préserver un espace respectueux de débats et de réflexion. Il y a une façon d’exprimer son point de vue sans intimider l’autre à grand coup de majuscules et de propos violents. Le climat de haine qui sévit sur les médias sociaux vient nuire à la liberté d’expression plutôt que la servir.
Chez In Médias, on aime vous entendre. On prend le temps de lire chaque message, chaque courriel. C’est un grand devoir d’informer les communautés dans le respect de l’éthique et de la déontologie journalistiques et c’est une grande richesse de pouvoir s’exprimer librement sans crainte de représailles. Soyons-en dignes. Au plaisir de vous lire. Ou pas.
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