Coups durs pour la restauration
La passion crée la résilience
Ils représentent un rouage important de l’économie des Laurentides. Leur secteur a été parmi les plus touchés pendant la pandémie. Pourtant, les restaurateurs sont toujours là à réclamer le droit de pouvoir continuer de vivre de leur passion.
Pour avoir une idée de la façon dont s’en tire l’industrie de la restauration malgré les nombreuses fermetures et restrictions, nous en avons abordé quelques-uns de la région.
Selon Paul Lebel, propriétaire du Milles Pâtes situé sur la rue de Saint-Jovite à Mont-Tremblant : « C’est certain que les fermetures ont fait mal. Une partie de la clientèle ne reviendra jamais. Pourtant, on est toujours là, il faut continuer malgré tout ».
Ce vent d’optimisme souffle aussi du côté de la Brasserie Les Deux Richard située sur la rue Principale à Sainte-Agathe où les propriétaires ont modifié leur offre pour s’adapter aux nouveaux comportements des consommateurs : « On s’est tourné vers le prêt à manger, on offre aussi un service de traiteur, on s’adapte », soutient Alexandre David, copropriétaire.
Les clients au rendez-vous
M. David mentionne que : « les gens avaient hâte de revenir, de revoir leurs serveuses, leurs amis ». Ce que Paul Lebel confirme aussi du côté de Mont-Tremblant : « Ici, la montagne est pleine, les gens n’arrêtent pas de nous dire que ça fait du bien de sortir ».
Katerine Payeur, nouvelle copropriétaire du bistro le Mouton Noir ayant pignon sur rue au cœur du village de Val-David, parle plutôt des limites de clients qui les obligent à mettre de côté certaines de leurs activités pour illustrer de quelle façon ils sont affectés par les mesures: « Nous c’est la partie spectacle qui est touchée. À 50 % de la capacité, ce n’est juste plus rentable d’organiser des activités en soirée ».
Pénurie d’employés
Le principal problème occasionné par la crise proviendrait du fait que les fermetures ne facilitent pas la rétention de personnel. « Si les fermetures se prolongent, beaucoup d’employés vont quitter pour travailler dans un autre domaine », avance Alexandre David.
Plusieurs restaurateurs vont réduire leurs heures d’ouverture et même simplifier leur menu. À ce sujet, ces intervenants préconisent une réouverture progressive après une longue période de fermeture. Si le recrutement reste difficile, les passionnés reviennent.
Au Mouton Noir « on est chanceux, nos employés sont fidèles », insiste Mme Payeur qui s’est lancée dans cette nouvelle aventure en pleine pandémie. « Il faut être un peu fou pour travailler en restauration de toute façon, les gens qui demeurent dans le domaine sont des passionnés ».
Aide gouvernementale
Même si l’aspect financier ne semble pas être le principal enjeu des restaurateurs interviewés, tout le monde s’entend pour dire que l’aide gouvernementale a fait une différence. M. David se confie à ce propos : « l’aide financière fait en sorte que l’on peut respirer un peu, de cette façon le bilan des pertes subies suite aux nombreuses fermetures est moins important ». Paul Lebel de Milles Pâtes, quant à lui, pense que ce n’est pas l’aide gouvernementale qui fera en sorte qu’un établissement va fermer ou non dans les prochains mois.
Par ailleurs, aux dires de M. Lebel, parmi les entreprises qui ne survivront pas, plusieurs étaient déjà en difficulté avant la crise. « Il faut rester créatif, s’adapter à la situation et prendre le taureau par les cornes, se retrousser les manches pour faire face à la situation ».
Le mot de la fin s’échappe de la bouche de Katerine Payeur que l’on devine souriante: « J’ai bon espoir de pouvoir rouvrir à pleine capacité et de renouer avec la vocation artistique du mouton noir. Je reste optimiste, mais en même temps, je suis réaliste, car on ne sait pas vraiment ce que l’avenir nous réserve ».
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