Parc national du Mont-Tremblant
Déboulonner les mythes pour mieux protéger le loup
Depuis toujours, le loup fascine et effraie. Longtemps, il a été vu comme un ennemi par les humains, mais son rôle pour maintenir la biodiversité est de plus en plus connu et entraîne une mobilisation du milieu pour préserver l’espèce.
Au premier rang de ce mouvement pour réhabiliter le loup dans l’imaginaire collectif, il y a le Parc national du Mont-Tremblant. Ce grand territoire naturel abrite une faune diversifiée, typique des forêts d’intérieur du sud du Québec. On y trouve orignaux, ours, pékans et loups, qui ont d’ailleurs été choisis comme emblème du Parc. Selon Hugues Tennier, responsable du service de la conservation et de l’éducation au Parc national du Mont-Tremblant, « la présence du loup, au sommet de la chaîne alimentaire, témoigne de la richesse et de la santé des écosystèmes forestiers du Parc. »
Le loup joue, au sein de ces écosystèmes, un rôle capital. Comme l’explique M. Tennier, la présence de meutes en santé permet de garder à un niveau acceptable dans la région la population de castors et de lièvres, au menu du loup, et de mettre de la pression sur le coyote, qui monte de plus en plus au nord et y concurrence le loup et le renard. Il a aussi un rôle important à jouer dans la sélection naturelle.
« Plusieurs pensent que les loups « volent » des panaches aux chasseurs, mais c’est faux. Ils s’en prennent surtout aux individus qui sont malades ou âgés. Donc, au contraire, la prédation par le loup donne des cerfs de plus en plus en santé et ça assure aux chasseurs un beau panache. » – Hugues Tennier, Parc national du Mont-Tremblant
Selon les plus récentes données recueillies, il y a de quatre à six meutes qui fréquentent le Parc national. En moyenne, on compte de trois à six loups par meute, et ce nombre fluctue au cours de l’année.
Un Parc immense…mais pas assez vaste!
Les travaux d’acquisition de connaissance sur les loups du Parc menés depuis 15 ans ont par ailleurs mené à une découverte étonnante. « Nos études ont démontré qu’une meute a besoin d’un territoire variant entre 300 et 1600 km², déclare M. Tennier. C’est bien plus que la taille du Parc national du Mont-Tremblant, qui fait au total 1510 km², étendus sur les régions des Laurentides et de Lanaudière. »
Comme le Parc est trop petit pour assurer le maintien des meutes, l’ensemble des loups qui le fréquente quitte donc, à un moment ou un autre de l’année, le territoire protégé. « Le territoire de la meute est petit quand les petits naissent, mais après, il prend de plus en plus d’expansion », résume M. Tennier. Ainsi, si durant l’été les loups se nourrissent surtout de castors, de lièvres, de truites (eh oui, ce sont des pêcheurs!) et même parfois de baies, la rigueur de l’automne les pousse à agrandir leur territoire. L’hiver, en particulier, les loups chassent davantage de gros gibier et font plusieurs allers-retours entre le Parc et les ravages de cerfs, ce qui peut les amener assez loin du territoire protégé.
Ces déplacements à l’extérieur ne sont pas sans conséquence. Dans la région immédiate du Parc, les principales causes de mortalité des loups sont, par ordre d’importance, le piégeage, la chasse, le braconnage et les accidents routiers. Sans oublier la mortalité naturelle, comme un loup tombant au combat après avoir été blessé par une proie ou des louveteaux qui finissent par mourir en raison du manque de nourriture.
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