Les commerçants de la région résignés

Publié le 27 janvier 2022 par Isabelle Houle

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Isabelle Houle

Rédactrice en chef | L'info du Nord Sainte-Agathe & Mont-Tremblant | ihoule@medialo.ca

Depuis 2020, les commerçants et restaurateurs du Québec doivent jongler avec des mesures restrictives qui les affectent, assurément. Malgré tout, la plupart restent debout et continuent de vous servir. À Mont-Tremblant et Sainte-Agathe, bien qu’on sente leur fatigue, la porte est ouverte pour la clientèle.

Les commerçants de Sainte-Agathe et ses environs sont à bout de souffle, mais leur passion les aide à continuer. (Photo L’info du Nord – Archives)

Dans toute la région, les commerçants s’adaptent, encore et encore. « L’ensemble de la population mondiale est écœurée. Nos commerçants aussi le sont. D’être entrepreneur, c’est de mettre ses tripes dans son entreprise. […] C’est sûr qu’ils sont déstabilisés, fatigués et passent par toute la gamme d’émotions. Le variant Omicron a eu l’effet de nous enlever l’espoir de voir la lumière. […] Puis, arrive cette espèce de résilience extraordinaire et on repart la machine », se surprend Nancy Beaulne, directrice générale de Chambre de commerce du Grand Sainte-Agathe.

C’est le même son de cloche du côté de la Chambre de commerce du Grand Mont-Tremblant. Selon sa directrice générale Annie Gosselin, « ce sont encore les restaurateurs qui sont vraiment impactés là-dedans. Une fois de plus, ils sont imaginatifs, créatifs et extrêmement résilients. Ils savent toujours qu’ils seront les plus touchés », affirme-t-elle.

Manque de bras

Avec tous les chamboulements, beaucoup de travailleurs changent de carrière et donc, les commerçants manquent de main-d’œuvre, un problème étendu à grande échelle. « Le manque de main-d’œuvre pèse plus lourd que la pandémie », avance Mme Gosselin.

Celle-ci souligne que le fait d’être une région touristique sauve un peu les meubles, puisque les gens de l’extérieur continuent de faire rouler l’économie locale. La fermeture du dimanche a toutefois grandement nui à ces commerces qui marchent davantage les fins de semaine.

Dans le Grand Sainte-Agathe aussi, la pénurie de main-d’œuvre fait mal. « Beaucoup d’entrepreneurs craignent de devoir fermer par manque de personnel parce que la moitié va être infectée, donc en quarantaine, donc malade et qu’à cause de tout ça, ils ne pourraient pas ouvrir. Il y a cette préoccupation-là de ne pas être en mesure d’offrir le service », souligne Nancy Beaulne.

Appliquer les règles

Au moins, la clientèle reste fidèle au poste, mais elle est exigeante en cette période plus sombre, selon Mme Gosselin. Ce n’est rien pour aider les commerçants à bout de souffle. « Ça, c’est très criant aussi; la clientèle c’est: « Moi, maintenant et mon désir ». C’est vraiment une écœurantite de tout le monde, c’est généralisé. Le commerçant est à bout de souffle. On lui demande un effort surhumain », soutient la directrice générale.

« Je dirais aux citoyens d’être respectueux et compréhensifs envers les commerçants locaux qui sont complètement dépassés par les événements. » – Annie Gosselin, Chambre de commerce du Grand Mont-Tremblant.

Question d’éviter des amendes qu’il ne pourrait plus absorber à long terme ou une fermeture imposée, le commerçant doit se conformer et faire appliquer les règles sanitaires, rappelle Nancy Beaulne. « Qu’il soit d’accord ou pas, le commerçant n’a pas tant le choix; il doit appliquer les règles. Pour certains petits commerces, attacher les fins de mois est une gymnastique. […] Est-ce qu’ils ont vraiment des milliers de dollars à mettre sur une amende? », questionne-t-elle.

Elle dit souhaiter pour 2022 plus de douceur pour la communauté d’affaires de la région et pour les citoyens. « Qu’on soit doux entre nous pour que ce soit doux sur nous. Parce que la population n’en peut plus », conclut-elle.

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