Sécurité alimentaire
Bouffe laurentienne maintient le cap malgré la tempête
Bouffe laurentienne vient de déposer son rapport annuel d’activités. Bien que l’organisme d’aide alimentaire doive regarder vers l’avant afin de parer les coups, son directeur général, Dominique Cadieux, commente l’année qui vient de passer.
Le téléphone a recommencé à sonner du côté de Bouffe laurentienne. Si l’été est toujours plus calme en matière de demandes d’aide alimentaire, cette année, l’automne s’est paré de couleurs inédites. « On vit une augmentation des prix en épicerie, alors c’est encore plus difficile pour les gens d’arriver », remarque le directeur général. Il ajoute que cette période coïncide avec l’échéance des prestations canadiennes d’urgence. Le retour « à la normale » est difficile à plusieurs égards.
Bénévoles
« Pour nous, le manque de bénévoles, c’est comme pour la crise de la main-d’œuvre sur le marché du travail: c’est difficile de maintenir nos services. Comme la moyenne d’âge de nos bénévoles est assez élevée, nous en avons perdu beaucoup pendant la pandémie, avec raison. Et ils ne sont pas nécessairement revenus une fois vaccinés. C’est une réalité avec laquelle nous avons dû vivre et qui subsiste alors qu’on entre dans la période critique qu’est le temps des Fêtes », souligne Dominique Cadieux.
Bouffe laurentienne a dû s’adapter. À ce sujet, M. Cadieux souligne l’aide financière de plusieurs partenaires: Fondation Tremblant, Fondation Laurentides, MRC des Laurentides, Corporation de développement économique, Centraide Hautes-Laurentides. Et il y en a d’autres.
« Maintenant, on n’a plus les sommes reçues pendant la pandémie. Les programmes gouvernementaux de soutien, c’est fini. » – Dominique Cadieux, directeur général de Bouffe laurentienne
Au cours de la dernière année, Bouffe laurentienne a vu ses demandes pour de l’aide alimentaire dans la MRC des Laurentides augmenter de 35% par rapport à l’année précédente. Le directeur général souligne que c’est là une moyenne, car certains secteurs sont bien au-dessus de cette augmentation, d’autres, bien en deçà.
Impacts psychologiques
En ce qui concerne le profil type des ménages qui demandent de l’aide, M. Cadieux n’est pas catégorique: « On a beaucoup de personnes seules, mais aussi des familles et toutes sortes de ménages. Il faut souligner que le contexte a eu des impacts psychologiques chez nos usagers, et que plusieurs avaient déjà plus que des limitations financières. Je pense aux problèmes de médication, de maladie mentale, de dépendance. La pandémie les a donc grandement affectés. »
Bouffe laurentienne a engagé cette année une intervenante sociale, Sylvie Belisle. « Nos usagers sont souvent des personnes déjà marginalisées, qui sont donc méfiants vis-à-vis des services sociaux », souligne Dominique Cadieux. Cette embauche est considérée comme un des bons coups de l’année. Et il y en a eu d’autres.
Partenaire de la halte-chaleur de Sainte-Agathe pour la clientèle itinérante, distributeur des repas préparés par les Chefs à la rescousse, récupération de denrées, mise en commun des frais de carburant, Bouffe laurentienne a à peine le temps de regarder derrière pour apprécier le travail accompli. Améliorer la sécurité alimentaire est une mission qui demande de foncer.
Paniers de Noël
Le directeur général de Bouffe laurentienne concède que les Fêtes sont une période critique pour son organisme. Outre l’appel à la générosité qu’on doit lancer haut et fort, c’est souvent là qu’on accumule des denrées et renfloue les coffres pour le reste de l’année.
Doit-on donner des denrées ou de l’argent? Dominique Cadieux hésite. Les deux. Parce qu’avec l’argent, les usagers peuvent acheter eux-mêmes ce dont ils ont besoin. Les denrées non périssables, elles, seront accumulées dans les entrepôts des organismes d’aide alimentaire, et on en aura toujours besoin.
« Préparer des paniers, cela demande beaucoup de travail, et comme on a moins de bénévoles, c’est un défi, dit-il. Maintenant, nous donnons davantage de certificats cadeaux afin que nos ménages puissent s’acheter ce qu’ils veulent, excluant de l’alcool et des cigarettes. »
Bouffe laurentienne recevra une partie des sous amassés lors de la grande guignolée des médias pour Moisson Laurentides, qui aura lieu tout le mois de décembre.
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