La vaccination obligatoire reportée pour les travailleurs de la santé
Le ministre de la Santé Christian Dubé annonce le report d’un mois de l’obligation des travailleurs de la santé d’être vaccinés, soit au 15 novembre prochain.
Il a dit en conférence de presse le 13 octobre avoir pris cette décision « tard hier soir », à la lumière de l’impact catastrophique que l’application de cette obligation le 15 octobre aurait pour le réseau de la santé. « Les différents scénarios présentés étaient trop lourds de conséquences », a-t-il convenu, évoquant jusqu’à 14 000 travailleurs de la santé qui auraient pu, du jour au lendemain, se retrouver suspendus.
« C’est comme revivre le pire de la première vague, où on avait 12 000 travailleurs absents. »
-Christian Dubé
De plus, après avoir fait l’état des lieux, le ministre dit avoir constaté que les 4% de travailleurs de la santé encore non vaccinés n’étaient pas « saupoudrés » à travers le réseau. La sous-ministre adjointe au ministère de la Santé Lucie Opatrny a été, à ce sujet, très claire: « Ce n’est pas 4% partout, c’est dans certaines poches. C’est là que les impacts sont importants. »
Selon son évaluation, la suspension des travailleurs non vaccinés aurait entraîné, dès le 15 octobre, la fermeture de 600 lits de courte durée et de 35 salles d’opération de plus à travers la province, sans oublier les répercussions au sein des CHSLD (privés comme publics), de la DPJ et des services à domicile.
Ce constat a fait dire au ministre Dubé: « Je me dois d’additionner du monde dans le réseau, pas d’en soustraire ». Plusieurs journalistes lui ont donc demandé si les opposants aux vaccins ne verraient pas là une victoire, d’autant que la veille encore, il avait déclaré à plusieurs reprises que la date butoir pour se faire vacciner demeurait le 15 octobre. Il s’est défendu en disant que le délai de 30 jours supplémentaire ferait une différence pour que plusieurs travailleurs de la santé obtiennent leur première dose.
« On va avancer pendant ce temps-là », a-t-il soutenu, ajoutant espérer que cela ne reporterait pas simplement le problème d’un mois. Il s’est engagé à regarder au 15 novembre les mêmes critères pris en considération cette fois-ci pour repousser l’échéance.
Une réorganisation prioritaire
Christian Dubé a par ailleurs répété que dans les prochains jours, le gouvernement dévoilerait un plan pour réorganiser le réseau de la santé et donner de meilleures conditions de travail à ceux qui y sont employés. « Je ne peux pas avoir deux discours, a admis le ministre. Si on veut modifier le réseau, ça prend de la rétention. »
Il a rappelé que l’intention de Québec était de mettre un terme au recours systématique au temps supplémentaire obligatoire (TSO), entre autres. « Ma crainte, c’est que si le réseau reste aussi fragile, d’autres employés vont partir », a-t-il déclaré.
Le but est donc de faire une grande réorganisation du travail pour s’assurer qu’on ne doive pas, au moindre problème, obliger des travailleurs à faire du TSO. Pour y arriver, des discussions se poursuivent notamment avec des agences privées pour augmenter le nombre de travailleurs dans le réseau. Des travailleurs à la retraite sont également invités à reprendre du service.
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