De futurs parents de Lantier vivent dans l’angoisse

Publié le 7 octobre 2021 par Isabelle Houle

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Isabelle Houle

Rédactrice en chef | L'info du Nord Sainte-Agathe & Mont-Tremblant | ihoule@medialo.ca

Louis Sarrazin, travailleur de Lantier, a construit lui-même sa maison de rêve, en attendant son premier enfant. Tout allait pour le mieux jusqu’à ce qu’on lui annonce qu’il devra probablement vivre chez lui sans électricité jusqu’au mois de janvier 2022.

Louis Sarrazin et sa conjointe Julie Legault attendent un enfant en novembre et habitent toujours dans une maison sans électricité. (Photo gracieuseté)

M. Sarrazin a construit lui-même la maison. En terrain connu puisqu’il a déjà fait l’expérience auparavant, il dit connaître les procédures lorsque vient le moment de demander à Hydro-Québec de brancher l’électricité. « Hydro-Québec m’a donné une date de branchement 5 mois après la construction de cette maison. Normalement, on attend peut-être trois semaines pour un branchement. Là, je ne sais pas pourquoi on me dit qu’ils viendront 5 mois plus tard. Selon eux, c’est comme si je suis au milieu du bois, mais il y a des maisons autour. Je ne suis pas dans un chemin inhabité. J’ai envoyé des lettres et appelé pas mal tout le monde à l’Hydro », raconte-t-il.

Bientôt papa

Le fait de ne pas savoir quand il pourra avoir l’électricité est angoissant pour lui, non seulement en raison de l’approche des temps froids, mais surtout parce que sa femme doit donner naissance à leur premier enfant en novembre prochain. « Vivre là-dedans pas d’électricité, ça n’a pas d’allure! En ce moment, on habite un peu partout, mais dans pas longtemps on va habiter dans la maison à temps plein parce qu’on n’a pas d’autres places. »

Celui-ci a vendu sa dernière maison en avril dernier. Travailleur de la construction, il sait que le travail de branchement ne serait pas si ardu, mais évidemment, il doit attendre l’équipe d’Hydro-Québec pour procéder. « La seule chose que je ne peux pas faire, c’est d’installer un disjoncteur. Autrement, j’aurais payé n’importe qui pour monter dans le poteau, mais là, on ne peut rien faire. C’est Hydro-Québec, je ne peux rien toucher. On est pogné! »

Des milliers de dollars en chauffage

En ce mois d’octobre, le temps est froid et M. Sarrazin trouve des alternatives pour vivre confortablement dans sa maison, mais son portefeuille écope, c’est certain. « Ça me coûte pas loin de 3000$ de diesel, de location de génératrice par mois. Je n’ai aucun recours contre Hydro. Ils m’ont dit que j’aurais dû appeler trois mois d’avance. Mais comment je peux faire ça sans le permis de mon électricien? Tant que je n’avais reçu le permis de raccordement de l’électricien, je n’aurais pas pu raccorder », ajoute-t-il.

Désespéré, il souhaite que les choses avancent et espère que les délais d’attente seront écourtés.

23% de plus de demandes

Hydro-Québec reconnaît que des délais actuels pour les branchements sont plus longs. « Actuellement c’est vrai que c’est difficile pour les équipes de répondre dans les délais actuels. On voit que dans la construction en général, la tendance est vraiment à une hausse majeure, même substantielle des mises en chantier. Dans les Laurentides, on parle, pour des types de demandes complexes (avec ingénierie et autres interventions spécifiques) d’une augmentation de 23% par rapport à 2019. Pour un raccordement simple, on respecte nos engagements à 95% envers nos clients » », soutient Brigitte Vincelette, conseillère- Relations avec le milieu– Lanaudière, Laurentides, Laval et Outaouais pour Hydro-Québec.

Toutefois, elle ajoute qu’au niveau de la capacité de réponse pour les mises en chantier, « on a eu des mesures en temps de pandémie qui ont causé certains retards ». D’ailleurs, des municipalités notent une nette hausse des émissions de permis de construction.

Malgré ces informations, Hydro-Québec, qui a pris connaissance du dossier de Louis Sarrazin et de sa conjointe, assure qu’il étudiera sa situation particulière. « Dans les demandes avec des enjeux particuliers, on fait de l’analyse. On va faire la démarche de vérifier dans son dossier (à M. Sarrazin) s’il y a quelque chose qui peut être fait de différent ou s’il y a des lacunes dans les échanges de partenaires. On fait notre possible pour raccourcir les délais et on essaye de trouver des solutions », conclut Mme Vincelette.

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