La nécessaire évolution du discours
Dans le cadre de la campagne "Mangeons local plus que jamais!" de l’Union des producteurs agricoles (UPA), le comédien Emmanuel Bilodeau, ambassadeur pour les Laurentides, est allé à la rencontre de quatre entreprises agricoles le 17 septembre dernier.
C’est chez Violon et Champignon, champignonnière située à Sainte-Lucie-des-Laurentides, que le porte-parole a entamé sa tournée régionale. Vincent Leblanc et Rachel Pommier, les propriétaires, se sont fait un plaisir de présenter leurs installations et de discuter des enjeux qui entourent la mycologie agroalimentaire. Le couple, qui cumule des activités de recherche scientifique en environnement et en développement de méthodes de production alimentaire, a acquis une notoriété dans son milieu professionnel au fil des ans, ainsi qu’auprès des amateurs de champignons.
« Malgré l’engouement que l’on connait pour l’alimentation locale et les possibilités énormes qu’offre la culture fongique, pas seulement au niveau de la nourriture mais aussi pour la production de matériaux écologiques par exemple, la filière reste encore difficile à développer. Il y a encore beaucoup d’efforts à déployer, ne serait-ce que pour être reconnu et soutenu par les programmes de financement gouvernementaux. De plus, le champignon a parfois mauvaise presse à cause du potentiel de toxicité, une réalité qui peut s’avérer lorsque sa production et sa vente ne sont pas bien encadrées. Pourtant, la qualité des produits que nous avons ici est très intéressante », a expliqué M. Leblanc.
La visite s’est poursuivie à la ferme La récolte de la Rouge située à Brébeuf, qui tient kiosque au marché public de Val-David, et qui se spécialise dans la production de petits fruits et de légumes biologiques à échelle humaine. Dans la même localité, Le petit rucher du Nord, ferme apicole de plus de 300 ruches, a présenté ses produits qui portent les valeurs du zéro déchet. Finalement, c’est à la Ferme de la Colline à Labelle, producteur d’agneaux de pâturage biologiques, que la journée s’est terminée.
Des bienfaits élargis
Si les impacts positifs reliés à la consommation locale ne sont pas nouveaux au sein du discours public, ce dernier tend à évoluer depuis la pandémie. Au soutien à l’économie de proximité s’est ajoutée la notion environnementale, puis celle de la valeur nutritive des aliments produits localement. Ce sont maintenant les enjeux de santé mentale reliés à l’alimentation qui prennent part à la discussion, une notion mise de l’avant depuis longtemps par des organisations comme l’Association canadienne pour la santé mentale ou encore Les diététistes du Canada.
« Manger ce qui vient d’à côté de chez soi, c’est meilleur au goût car le travail des producteurs se retrouve dans l’aliment, mais ça amène aussi un contact social qui est non négligeable lorsque tu fais ton marché. C’est scientifiquement démontré que la qualité des aliments que l’on consomme, tout comme le contact humain qu’engendre l’achat local, ont des effets positifs sur la santé mentale. Ça contribue réellement au bonheur des individus, au même titre que partager un repas avec les siens. On le voit encore plus aujourd’hui, à quel point l’alimentation est importante dans nos vies », affirme Emmanuel Bilodeau.
Pour le comédien, le moment actuel est propice au développement de la consommation locale. « C’est en marche comme jamais, il y a un mouvement qui s’est accentué avec la pandémie sur l’importance d’être plus autonome en termes de production alimentaire », soutient-il.
« Nous avons des ressources incroyables, mais on manque encore de financement pour bien les développer. Pourtant, on voit l’engouement pour les études en agronomie et il y a une grande demande des consommateurs. »-Emmanuel Bilodeau
« Avec un peu d’imagination et de moyens, on pourrait se doter d’équipements pour être encore plus productifs et rejoindre encore davantage les gens. Je crois qu’un jour, on pourrait devenir le principal fournisseur de l’assiette des Québécois », conclut-il.
Outil numérique
Devant l’impossibilité de tenir son événement annuel Portes ouvertes sur les fermes du Québec, l’UPA a développé à l’été 2020 une application au nom éponyme de sa campagne, Mangeons local plus que jamais!, qui permet de localiser facilement les producteurs de sa région et qui a été bonifiée cette année par l’ajout de points de vente et de restaurateurs.
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