La Grande Marche pour la protection des forêts traverse les Laurentides
Cet automne, des marcheurs de partout au Québec convergent vers la capitale nationale, sous l’étendard de la Grande Marche pour la protection des forêts. Un groupe venu de l’Outaouais a fait halte dans la région.
En cours de route, la Grande Marche a reçu l’appui de l’organisme Action boréale. Et la lettre qui en fait foi est signée par le non moins célèbre Richard Desjardins. Celui-là même qui avait créé une onde de choc au Québec avec le documentaire L’erreur boréale, lequel portait sur l’exploitation de la forêt boréale québécoise et la responsabilité, incombant à tous, de protéger ce milieu naturel unique.
Halte à Mont-Tremblant
Un groupe de 10 marcheurs a quitté Ripon, en Outaouais, au début de septembre. Sur la route qui les mènera le 16 octobre prochain à Québec pour un grand rassemblement (Parc de la Pointe-aux-Lièvres à 14h), ils ont fait halte notamment à la Ferme aux petits oignons de Mont-Tremblant. Pour l’occasion, une cinquantaine de personnes étaient rassemblées, devant laquelle une Anichinabée a été invitée à prendre la parole.
Céline Thusky a témoigné: « Par chez nous, le territoire est vaste. Il y a eu ce qu’on appelle une coupe à blanc. Les animaux se sont éloignés; c’était notre nourriture. Perdrix, lièvres, orignaux. Ils n’ont plus de quoi se nourrir. Lorsqu’ils ont fait le chemin, [les forestiers] ont pollué nos rivières et nos lacs. »
« Beaucoup des projets d’aires protégées qui ont été rejetés par le gouvernement en place avaient été proposés par des familles attikameks, par des familles innues, par des familles anichinabées », a souligné à son tour Patrick Gravel, un des instigateurs de la Grande Marche. Il a rappelé que si le Québec souhaite changer d’attitude envers les autochtones, cela devrait commencer par une véritable considération des familles qui habitent le territoire.
Cible de protection
En décembre dernier, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, annonçait que le Québec avait atteint sa cible de protection de 17% de son territoire. Pour Patrick Gravel, qui est aussi botaniste, une ombre se dessine au tableau: « On a exclu la presque totalité des aires à protéger situées en forêt. On a décidé que pour protéger 17% du territoire, que ce serait plus simple si on le faisait au nord de la ligne des arbres, là où il n’y a pas de possibilités de récolter du bois. »
« Le ministre des Forêts nous a annoncé qu’on allait couper deux fois plus de bois d’ici 60 ans, a-t-il dit. On va couper nos forêts anciennes, malgré le consensus scientifique parmi les spécialistes du GIEC et ceux de la biodiversité de l’ONU, qui nous disent qu’il faut garder nos forêts intactes. »
Causes locales
Des représentants de causes locales en matière de protection de territoire se sont avancés au microphone. TerraVie, la Coalition Minerve ainsi que des citoyens qui militent pour la création d’une aire protégée au Parc Éco Laurentides se sont adressés à tour de rôle à la foule. Le lendemain, les marcheurs se sont rendus au bureau de circonscription de Mont-Tremblant de la députée caquiste de Labelle, Chantale Jeannotte, afin d’y déposer leurs revendications.
Au moment de notre heure de tombée, la Grande Marche avait repris la route et gagner Val-David, où un rassemblement a eu lieu au parc Léonidas-Dufresne, le samedi 18 septembre. Le mercredi 22 septembre, on souhaitait souligner la Journée nationale de l’arbre lors d’un arrêt à la Coopérative L’Interval de Sainte-Lucie, au pied du mont Kaaikop. Le groupe devait se transporter ensuite dans la région de Lanaudière.
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