Une nouvelle clinique mobile pour rejoindre les personnes vulnérables
Le DISPENSAIRE – Centre de santé communautaire (anciennement le Centre Sida Amitié) de Saint-Jérôme offrira bientôt des soins mobiles dans la région afin de simplifier l’accès aux soins pour les personnes plus vulnérables.
Suite à l’initiative de l’organisme Book Humanitaire, visant à mettre sur pied une clinique mobile notamment pour les gens de la rue, Le DISPENSAIRE a eu l’idée de ramener l’offre de soins mobiles auprès de sa clientèle.
« Le Centre Sida Amitié a déjà eu une clinique mobile dans le passé, mais nous avions dû y mettre un terme pour cause de manque de financement. […] En joignant ce projet, nous souhaitons développer une pratique de soins collective intégrant médecins, pharmaciens, travailleurs sociaux, bénévoles, etc. Cela va permettre de dépister les infections par le sang, d’agir pour contrer les surdoses, de distribuer du matériel stérile gratuitement et d’offrir des soins de première ligne aux personnes pour qui le déplacement à l’urgence n’est pas chose facile », explique Hugo Bissonnet, directeur général.
Si les lieux exacts qui seront couverts par ce service ne sont pas encore connus, nous savons qu’il s’agira d’un projet régional qui mettra à profit la collaboration avec les organismes communautaires, et qui devra relever les défis associés aux longues distances et aux trous de services reliés à l’Internet et à la captation cellulaire.
L’importance de la prévention
Selon Le DISPENSAIRE, 2020 a été l’année la plus meurtrière au Québec en termes de décès par surdose, une réalité que l’on associerait volontiers à l’isolement causé par la pandémie, mais qui cache surtout un problème de vision au sein du système de santé public.
« Il faut comprendre que la consommation de drogues est un signal important à l’effet qu’on ne s’est pas occupé des problématiques des personnes qui consomment, qui émanent souvent de l’enfance. Alors ces gens se tournent vers la drogue pour apaiser leur douleur. On parle beaucoup de la drogue en soi, mais peu des gens derrière. Mais la drogue, c’est un symptôme, pas le problème. Et c’est un problème qui touche la santé, on ne peut pas le régler par des lois. La criminalisation ne règlera rien autour de ces enjeux », affirme le Dr Jean Robert, médecin pratiquant au sein de l’organisme depuis 1995.
« Nous ne sommes pas là pour stopper la consommation, mais s’assurer qu’elle se fait de façon sécuritaire. » -Dr Robert
« Nous avons enregistré une augmentation des surdoses létales de 3% dans les Laurentides au cours de la dernière année. C’est un des taux les moins élevés au Canada et c’est en bonne partie grâce à notre programme de prévention, qui est le plus important au Québec », ajoute M. Bissonnet.
Le fentanyl, une mauvaise tête d’affiche
Les médias mettent en cause l’arrivée sur le marché du fentanyl pour expliquer le nombre de surdoses qui ravagent nos communautés à la grandeur du pays, parlant même de « crise du fentanyl ». Mais pour le Dr Robert, aborder le sujet de cette façon équivaut à détourner le problème. « C’est facile de mettre le projecteur sur le fentanyl, car on a le contre-poison, la naloxone. C’est hypocrite, car on en vient à penser que maintenant, si les gens meurent, c’est de leur faute, alors que 90% des drogues qui circulent sont un mélange de plusieurs substances. Chacune d’entre elle est une roulette russe. On vit une crise de surdoses, point. Parler seulement du fentanyl contribue au problème. »
Le DISPENSAIRE possède d’ailleurs un des deux seuls laboratoires indépendants au Québec qui offre un service d’analyse de substances aux consommateurs qui, autrement, n’auraient aucune façon de connaître la composition de leur drogue avant de la consommer. « On voit l’impact positif sur la façon de consommer des drogues. L’information retourne au consommateur afin qu’il puisse se protéger lui-même. C’est un changement de pratique qui devient possible lorsqu’on travaille avec les individus. Notre laboratoire analyse plus de 4500 substances chaque année », conclut M. Bissonnet.
Une journée festive
Le 27 août dernier, Le DISPENSAIRE a tenu un évènement devant ses locaux à Saint-Jérôme afin de souligner la Journée internationale de la sensibilisation aux surdoses. Environ 80 personnes ont pris part à la manifestation de soutien au cours de laquelle une prestation musicale a rythmé la journée, et où l’organisme a fait la promotion de ses services et remis des doses de naloxone.
Pour l’activité 2020-2021, Le DISPENSAIRE a offert les services suivants à des personnes provenant du territoire de la MRC des Laurentides et des Pays-d’en-Haut: 868 condoms distribués, 2429 seringues distribuées et 475 visites médicales de patients effectuées. En tout, les interventions pour ce secteur représentent 7% de tous les services de l’organisme.
Vous aimeriez peut-être...
Voir plus de : Actualités
La version de hautes performances du Kia EV9, la GT, arrivera l’an prochain!
Les dirigeants de Kia ont confirmé l’introduction, en janvier prochain, de la version de hautes performances GT du Kia EV9.
Polestar et StoreDot travaillent à une recharge à 80 % en 10 minutes
On pourrait bientôt effectuer une recharge de son véhicule électrique de 10 à 80 % en l’espace de 10 minutes, …
Une chaise bien spéciale pour rappeler l’importance de la Terre
La Terre est notre mère à tous et le 23 avril dernier, des élèves de l’école Fleur-des-Neiges de Sainte-Agathe-des-Monts ont …