Des commerçants coincés et dépourvus

Publié le 3 septembre 2021 par Isabelle Houle

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Isabelle Houle

Rédactrice en chef | L'info du Nord Sainte-Agathe & Mont-Tremblant | ihoule@medialo.ca

Depuis quelques semaines, certains commerçants remarquent que des clients ont laissé de côté le port du masque ou autres mesures sanitaires, ce qui leur cause bien des maux de tête, particulièrement en cette période de pénurie de main-d’œuvre.

À la ferme et bistro Aux Petits Oignons, les employés ont récemment été obligés d’appeler la Sûreté du Québec puisqu’un client refusait catégoriquement de porter le masque à l’intérieur du commerce. (Photo gracieuseté)

À la ferme et bistro Aux Petits Oignons par exemple, les employés ont récemment été obligés d’appeler la Sûreté du Québec puisqu’un client refusait catégoriquement de porter le masque à l’intérieur du commerce. « J’ai dû ajouter une affiche à la porte d’entrée qui précise que nous devons respecter les consignes gouvernementales pour rester en affaires et de garder ses opinions au sujet du port du masque pour soi. Certains ont continué de ne pas le porter », raconte Véronique Bouchard, propriétaire.

Celle-ci rappelle aux clients d’être indulgents et de respecter les employés. « On est en manque de personnel nous aussi, comme bien du monde. La consigne, c’est le gouvernement. Si tu veux manifester, va voir ton député, va dans des manifs, mais de mettre de la pression sur le personnel… ça vient rajouter une couche de plus au problème de pénurie de main-d’œuvre », raconte-t-elle, à bout de ressources.

Celle-ci soutient qu’elle ne peut se permettre de payer un agent de sécurité à temps plein pour faire respecter les mesures sanitaires. « Moi, je ne suis pas là pour changer la société, je produis des légumes et j’aimerais ça juste les vendre. »

Un problème répandu?

Questionnée à savoir si d’autres commerçants vivent la même situation, la directrice générale de la Chambre de commerce du Grand Mont-Tremblant Annie Gosselin dit ne pas avoir eu vent d’une situation particulière, mais constate aussi un relâchement au niveau de la clientèle. « Les gens sont à bout aussi », a-t-elle lancé lors d’un bref entretien durant ses vacances.

Plus au sud, même son de cloche. « Un relâchement s’est produit quand il y a eu les annonces d’allègements, il y a quelques semaines, en début d’été. Il y avait alors une incompréhension des règles applicables en commerce et il y a eu une problématique à ce moment-là », affirme Nancy Beaulne, directrice générale de la Chambre de commerce du Grand Sainte-Agathe.

Si bien qu’elle et son équipe ont dû préciser que le port du masque reste obligatoire dans les commerces. Celle-ci parle surtout, à l’heure actuelle, des appréhensions en lien avec le passeport vaccinal. « Toujours le problème de ressources humaines. Ça devient lourd de devoir mettre quelqu’un à l’accueil pour ça », avoue-t-elle.

Comme Mme Bouchard, Nancy Beaulne appelle au respect. « On est tous tannés, on voudrait tous revenir à la vie normale, mais là, il y a une réalité et on veut que ce beau monde-là continue à nous servir. Aidons-les à nous aider. Ils en ont plein les bottes et sont fatigués. Ça fait un an et demi, deux ans qu’ils tiennent le fort avec toutes les règles. S’ils ne respectent pas les règles, ils auront des amendes et s’ils ont des amendes, ce sera le coup de grâce et ils devront fermer », conclut-elle.

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