La mairesse de Sainte-Lucie démissionne
Après un séjour houleux de presque quatre ans à l’hôtel de ville de Sainte-Lucie-des-Laurentides, la mairesse Anne-Guylaine Legault a choisi de ne pas compléter son mandat, à quelques semaines des prochaines élections municipales.

La démission, qui sera effective le 26 août 2021, a été justifiée par des raisons de santé par la principale intéressée. Mme Legault, qui se dit épuisée, affirme avoir été victime d’une campagne de salissage au sein de la population et de son équipe, en plus d’avoir dû composer avec une machine municipale dont les rouages seraient en grande partie déficients.
« Ça fait quatre ans que je reçois des bêtises, du harcèlement et de fausses accusations au criminel. Je ne peux pas contrer cette violence. La Commission municipale me poursuit alors que ce sont les abuseurs qui devraient être poursuivis. […] Plusieurs des employés manquent de compétences […]. Il y a une mauvaise gestion des finances et on m’a bloqué l’accès à des documents importants. C’est un fonctionnariat qui veut passer par-dessus les élus et Sainte-Lucie demeure sous-développée malgré des taxes élevées », explique Anne-Guylaine Legault.
Un problème structurel?
Selon Mme Legault, le fond du problème résiderait dans la structure organisationnelle très carencée de la municipalité. « Il faut un reformatage de l’appareil municipal comme dans bien des villages au Québec. C’est un problème sociologique. Les gens du conseil vont gérer par amitié pour octroyer des permis ou autre, même si c’est en contravention avec le code municipal. C’est naïf de croire qu’on peut changer la culture, l’appareil municipal n’est pas prêt à ça même si les citoyens le réclament. On n’est pas transparent envers les citoyens car il y a trop de craintes. Je suis devenue vindicative, mais ce n’est pas mon état normal », poursuit-elle.
Un départ bien accueilli
Pour Jacques Brisebois, directeur général par intérim de la municipalité, la problématique se situe ailleurs. « Ses accusations sont ridicules, le climat est bon et les gens de l’administration sont compétents. […] Elle se sent persécutée sans raison. […] C’est un soulagement pour l’administration et le conseil, ce n’était pas facile à vivre de part et d’autre. De plus, elle a retardé le plus possible les procédures de la Commission, c’était pénible et ça a coûté très cher aux citoyens », dit-il.
De son côté, Carine Gohier, mairesse suppléante, se dit soulagée du départ de la mairesse. « C’est une bonne chose, mais elle aurait dû donner sa démission plus tôt dans son mandat. Elle voulait mettre tout le monde dehors. En quatre ans, il y a eu 12 employés qui sont partis, dont deux directeurs de départements et cinq directeurs généraux (la municipalité compte 14 employés permanents et des employés saisonniers l’été) », affirme-t-elle.
Commission municipale
Mme Legault fait l’objet d’une enquête pour 19 manquements à l’éthique. Pour l’instant, aucune modification à son dossier n’est prévue par la Commission municipale du Québec. Ce n’est pas parce qu’un élu démissionne qu’une enquête cesse automatiquement. La Direction du contentieux et des enquêtes de la Commission, soit le poursuivant, pourrait cependant décider de demander au juge le retrait des citations à comparaître de la mairesse sortante. Il reviendrait alors au juge d’acquiescer ou non à cette demande.
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