Créer des logements pour les aînés : un parcours du combattant
De la patience et du dévouement, voilà ce que ça prend aux volontaires qui se lancent dans un projet citoyen de logements sociaux, afin de répondre aux besoins des aînés en perte d’autonomie de leur communauté.
Le vieillissement de la population, la crise du logement et l’exode forcé des personnes âgées par manque de ressources de proximité sont au nombre des réalités qui incitent des citoyens à créer des projets collectifs d’habitation pour répondre aux besoins des personnes qui avancent en âge.
Une réflexion fraie actuellement son chemin dans l’espace public: les installations physiques seules ne peuvent amener une qualité de vie à ces gens. En ce sens, le projet de la Maison Phoenix à Val-David en est un novateur, puisqu’il allie logements abordables, suivi médical et vie sociale. Mais si ce projet est en cours de réalisation, c’est grâce à l’implication de bénévoles du village qui continuent de croire en leur cause, malgré les difficultés rencontrées depuis ses débuts.
Croire au changement
C’est après avoir vu sa grand-mère dépérir suite à son déménagement dans une résidence traditionnelle hors de Val-David que Nathalie Laplante a joint le conseil d’administration de Maison Phoenix. « L’histoire de ma grand-mère en est une classique. On déracine nos aînés de leur milieu, ils se retrouvent isolés, ont de la difficulté à s’adapter au changement et ils perdent leur qualité de vie. Puis, c’est la dépression et le début de la fin », avance-t-elle.
« On t’insère dans un système qui te rend malheureux et te cause une dégénérescence, et ça repose sur toi de te maintenir. »
-Nathalie Laplante
« Le programme AccèsLogis Québec ne répond pas aux besoins actuels. Et quand tu portes un projet citoyen, il faut assumer que ça va prendre plusieurs années d’implication pour que ça fonctionne. Beaucoup de demandes de soutien financier nous ont été refusées pour les communications, la coordination ou encore le volet intergénérationnel. Mais ces aspects sont justement l’ADN du projet », explique-t-elle.
Garder espoir
C’est pour mettre de l’avant cet ADN que Maison Phoenix a réalisé récemment des capsules vidéos de témoignages. Parmi les participants à celles-ci, on compte Claudette Nadeau. Celle-ci a 75 ans et vit seule dans sa maison depuis 18 ans. Comme près de 70 personnes à ce jour, elle s’est inscrite sur la liste d’attente de Maison Phoenix.
« Pour moi, le nouveau modèle de maisons pour aînés que propose le gouvernement est encore très loin de la dynamique sociale et communautaire qu’offrira Maison Phoenix. Ma dernière tranche de vie est importante pour moi. Je veux la vivre dans un lieu de qualité qui favorise la socialisation, et où je pourrai demeurer jusqu’à la fin. Même quand je serai limitée physiquement, je veux avoir une vie à l’intérieur. Il faudra bien sortir de la maison un jour, alors je veux participer à la suite des choses », confie-t-elle.
Un modèle à revoir
Selon Marc-André Caron, directeur général du Pôle d’économie sociale des Laurentides (CSEESL), « les modèles de soutien financier actuels ne sont pas adaptés aux projets à échelle humaine, puisqu’ils ne fournissent pas d’aide pour les aspects entourant le lieu physique, comme tout ce qui touche au volet social. Ça représente une charge de travail énorme pour les bénévoles. »
« Nous sommes encore dans une logique de construction de gros projets immobiliers, alors que de plus petits projets, d’environ une vingtaine de logements, permettent de mieux répondre aux besoins des territoires. De plus, si on veut offrir des services qui sont importants pour les résidents, comme celui des repas, on doit sortir du modèle de rentabilité de gros que l’on connait », poursuit-il.
« Nous avons un grand déficit de logements sociaux, donc abordables, dans les Laurentides. Maison Phoenix propose ce qui, à mon sens, est la voie de l’avenir, car ce type de projet permet de garder nos aînés proches du cœur villageois et ce, dans une visée intergénérationnelle. Ça amène donc une mixité sociale et ça responsabilise la communauté. Et la forme juridique de l’OBNL comprend un conseil d’administration qui peut intégrer notamment des personnes qui vivent dans la résidence. Au final, ça donne des milieux de vie qui sont beaucoup plus bienveillants que les approches institutionnalisées. Il ne faut pas oublier que d’autres modèles que l’institution permettent la prise en charge médicale », conclut M. Caron.
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