Crise dans le système des garderies
Sans places en garderie, les familles s’appauvrissent
Ce n’est un secret pour personne, il y a un manque criant de places disponibles au sein du réseau des Services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE), auquel s’ajoute une pénurie de main-d’œuvre. Cela ne laisse qu’une seule solution pour plusieurs parents de la région: un d’entre eux, une femme dans 75% des cas, doit rester à la maison pour s’occuper des enfants, ce qui appauvrit la famille qui doit vivre sur un seul salaire.
Un salaire net de moins de 30 000$ par an pour une éducatrice qualifiée, plus de 51 000 enfants en attente d’une place dans la province, neuf étapes qui doivent être réalisées par les organismes responsables afin de pouvoir ouvrir des places en CPE, un délai de 24 mois à attendre pour l’attribution des places aux garderies. Ces chiffres témoignent bien de la crise que traversent les SGEE et de l’ampleur du problème qui retombe sur les parents, eux qui n’ont d’autre choix que de voir s’amoindrir leur solde bancaire.
Dans la région allant de Val-Morin à Labelle, trouver une garderie, qu’elle soit en CPE, privée ou en milieu familial, ressemble parfois à un parcours de combattant. Sophie (nom fictif), mère monoparentale de trois enfants, dont deux de moins de trois ans, peut en témoigner. La résidente de Mont-Tremblant a connu son lot de mauvaises expériences quant à la recherche de garderies.
« J’ai vu plusieurs endroits en milieu familial qui étaient négligés et pas sécuritaires du tout. J’avais aussi effectué des paiements un mois d’avance pour deux garderies privées, donc environ 900$, et elles ont fermé sans me rembourser. Mon retour au travail était planifié pour le 24 avril dernier et j’avais finalement trouvé une garderie à 1h30 de voyagement de chez moi, aller-retour. J’étais prête à le faire, mais elle a fermé. Je dois retourner au travail dans les prochaines semaines sinon, je perdrai mon job. En ce moment, je suis sans solde. Je trouve ça dur, car je veux poursuivre ma carrière et je veux que mes enfants puissent socialiser pour leur développement, je suis exténuée, mais je n’ai pas de solution. Une chance que mon plus vieux est en prématernelle, sinon ça ferait trois places à trouver », confie-t-elle.
Hypothéquer aussi la famille
Le cas de Sophie n’est pas unique. Résidente de Val-David avec son conjoint, mère d’un bébé de 15 mois qui n’a jamais trouvé de place en CPE et enceinte d’un deuxième attendu en juillet, Valérie essaie de pratiquer le lâcher-prise. « On doit accepter d’utiliser nos économies pour vivre. On se trouve même chanceux d’en avoir. C’est fâchant de savoir que nous avons contribué toute notre vie professionnelle durant à financer les services de garde éducatifs à l’enfance via nos impôts et que, le jour où nous en avons besoin, nous n’y avons pas droit. Quelle compensation sera mise en place pour nous soutenir? », dit-elle.
Pour joindre les deux bouts, le couple travaille à temps partiel, grâce aux grands-parents qui donnent un coup de main, malgré qu’ils aient plus de 80 ans. Une dame rémunérée 15$ de l’heure s’occupe également du petit à raison de huit heures par semaine. « Ma médecin m’a dit que j’étais en fatigue extrême alors mon père s’est tanné, car il me voyait dépérir. Il a décidé de payer une nounou », poursuit Valérie.
Même son de cloche du côté de Justine, maman d’un bébé d’un an, qui vit avec sa conjointe à Val-Morin. « Je me suis inscrite à la Place 0-5 à un mois de grossesse. Ma conjointe est infirmière, alors c’est elle qui travaille à temps plein. Moi, je suis horticultrice. J’ai dû refuser des postes pour le travail. Je me débrouille pour faire un contrat de temps à autre quand ma conjointe est en congé, mais je suis sans solde depuis avril alors on doit vivre sur un seul salaire et on n’a pas de ressource familiale pour nous aider. Il faut donc vivre du minimum. Et quels seront les impacts sur ma carrière? Vais-je perdre mes clients si je ne suis pas disponible pour un long moment? », s’interroge-t-elle.
« On n’a plus de vie familiale avec ma conjointe, on ne se voit plus. On doit choisir entre l’argent et notre famille. Ça n’a pas de bon sens de s’appauvrir comme ça et c’est injuste, car nous avons fait tout ce que nous pouvions pour trouver une place en garderie. Est-ce que je dois gruger ma retraite? », ajoute Justine.
Aucune option
Certaines familles ont tenté de se regrouper afin de financer une ressource commune pour garder leurs enfants, ou encore effectuer une rotation de garde par les parents dans chaque foyer du groupe. Seulement, dans quel endroit l’éducatrice accueillerait-elle les enfants? Pour ce qui est du partage de la garde, recevoir plusieurs enfants à la maison, même lorsque l’on est parent soi-même, ne semble pas une option viable, ne serait-ce que pour des raisons d’assurances et de sécurité. Un parent n’est pas non plus nécessairement une personne qualifiée pour assurer les soins et stimuler le développement d’un groupe de bambins, parmi lequel peuvent se retrouver des enfants qui ont des besoins particuliers.
Assouplissement des critères d’admissibilité au RQAP
Le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a annoncé récemment son souhait d’assouplir les critères d’admissibilité liés à la prestation minimale temporaire de 500$, versée dans le cadre du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Cette modification permettrait à quelque 30 000 parents qui recevaient des prestations d’assurance parentale le 27 septembre 2020 de bénéficier d’une aide rétroactive, calculée à compter de cette date. L’assouplissement est sous réserve de l’adoption par l’Assemblée nationale des modifications qui seraient apportées à la Loi sur l’assurance parentale.
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