Crise dans le système des garderies
Des éducatrices à bout de souffle
Si le manque de places en garderies défraie les manchettes depuis un certain temps, les conditions de travail des personnes qui s’occupent des enfants a aussi son poids dans l’équation.
Julie (nom fictif), responsable d’un service de garde en milieu familial depuis quatre ans à Sainte-Adèle, dénonce une surcharge de travail, qui s’est accentuée avec la pandémie. « La charge de travail est déjà très élevée au niveau administratif. Et dans la dernière année, se sont ajoutées les tâches reliées aux enjeux sanitaires. Chaque jour, il faut tout désinfecter et je dois refuser la présence des parents à l’intérieur de la garderie. J’ai une éducatrice remplaçante qui vient une journée par semaine, sinon je n’arriverais pas à tout faire », explique-t-elle.
Cette surcharge est à l’origine de la vague de fermeture actuelle de garderies en milieu familial, selon elle. « Si rien n’est fait rapidement, ça va se poursuivre, dit Julie. Je garde six enfants, je travaille plus de 50 heures par semaine et je gagne environ 24 000$ après impôts. Mon ancien emploi était plus payant, mais j’ai ouvert une garderie pour être présente auprès de ma famille. Et comme mon conjoint gagne plus que moi, si un de nos enfants ne peut pas aller à l’école car il est malade ou qu’il y a une grève, c’est moi qui m’en occupe. Alors je dois appeler les parents d’un des petits pour leur dire que je ne pourrai pas prendre leur enfant cette journée-là, car la présence du mien à la maison fait augmenter le ratio auquel j’ai droit (six enfants maximum par éducatrice). »
« Quand mes enfants étaient en âge d’aller en garderie, je devais aller les porter en CPE le matin avant de revenir chez moi pour ouvrir ma garderie. C’est un non-sens », poursuit Julie.
Manque de ressources
L’accueil d’enfants avec des besoins particuliers n’est pas possible pour Julie. « J’ai déjà dû retourner un enfant car il était violent et je n’ai pas les ressources nécessaires pour ce genre de situation. Ça n’a pas fait l’affaire de sa famille et j’ai reçu des menaces pendant deux mois. Je reçois aussi des appels de parents désespérés qui me demandent combien d’argent je voudrais pour prendre leur enfant, mais je n’ai pas de place disponible avant septembre 2023 », dit Julie.
Manque de reconnaissance
Pour Claudie Ouellet, directrice générale du CPE Bambouli à Val-David, le manque de reconnaissance envers la profession d’éducatrice est au cœur du problème. « Nous avons une pénurie de main-d’œuvre. Alors nos éducatrices doivent faire du temps supplémentaire et dans des groupes qui ne sont pas les leurs. Elles ne prennent pas leurs vacances car elles savent que nous ne pouvons pas les remplacer, elles sont donc épuisées. Elles ont été reconnues comme travailleuses essentielles depuis la pandémie et pourtant, elles n’ont de reconnaissance ni salariale ni sociale. »
Même son de cloche au CPE L’Antre-Temps, qui a des points de services à Sainte-Agathe, Mont-Tremblant et Labelle. « Les membres du personnel de direction doivent faire des heures comme éducatrices lorsqu’une de nos travailleuses est malade ou en congé de maternité. Nous devons constamment jongler avec la situation et nous réorganiser. Et nous sommes en recrutement en permanence », explique Ginette Masson, directrice générale.
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