Entreprises : s’adapter en pandémie
Les entreprises de la région ont dû trouver de nouvelles façons de rejoindre leur clientèle depuis un an. Transformation du modèle d’affaires, augmentation de la présence sur le web et développement de nouveaux produits sont au nombre des actions réalisées par les entrepreneurs pour traverser la crise.
C’est après avoir été obligée de fermer boutique pendant deux mois durant le premier confinement que Karina Marquis, propriétaire de Rouge Pin, situé à Val-David, a décidé de transformer son offre. Pour ne plus être prise au dépourvu, il fallait devenir un commerce essentiel. D’une boutique de métiers d’art uniquement, celle-ci est également devenue une épicerie fine.
« Rouge Pin a ouvert ses portes en juin 2019. J’en étais donc à ma première année d’existence lorsque la pandémie est arrivée. Je me suis alors demandé comment j’allais faire si je subissais d’autres fermetures. C’est pourquoi je suis allée chercher un permis de vente d’alcool et que j’ai augmenté mon inventaire afin de proposer des produits alimentaires. Ça a été un gros investissement, mais la boutique est restée ouverte depuis », explique la propriétaire.
Pour un commerce dont l’expérience d’achat en personne est inscrite dans son ADN, créer une boutique en ligne représente un défi.
« Quand on achète une pièce d’art ou un produit fin, on veut voir, toucher, poser des questions. Visiter Rouge Pin est une expérience en soi. Des 1500 produits disponibles en magasin, environ 1000 le sont maintenant également en ligne. Mais ça ne remplacera jamais le lieu physique. Et pour moi, c’est très important de vendre exclusivement des produits québécois, de ne pas tomber dans la facilité. Je les choisis un à un », poursuit-elle.
Créer de nouveaux produits
Quand les fondateurs de la Distillerie La Manufacture, à Sainte-Agathe, ont entamé leur projet il y a quelques années, ils étaient loin de se douter que le lancement de leur entreprise coïnciderait avec une pandémie. S’adapter prend alors un tout autre sens, lorsqu’il s’agit de la seule réalité d’affaires connue à ce jour.
« La proximité avec notre clientèle n’est pas possible et ça, c’est difficile lorsque tu as un produit qui est habituellement mis en valeur par l’expertise de son créateur. Nos produits sont en vente à la SAQ, mais nous ne pouvons pas y faire de dégustations pour les présenter. Nous ne pouvons pas non plus aller dans les bars ou les festivals pour faire de même. Les gens peuvent venir à la Distillerie directement pour les acheter, mais nous ne pouvons pas non plus faire visiter nos installations pour expliquer le processus de fabrication », raconte Pier-Luc Roussel, copropriétaire.
La solution? Permettre aux consommateurs de se faire facilement un cocktail à la maison, avec le moins d’ingrédients possible.
« Nous développons présentement un condiment de type Lime Cordial, mais avec notre touche personnelle. Les gens pourront donc simplement l’ajouter au gin ou à la vodka, et ils auront un cocktail de qualité prêt à boire. L’idée de ce nouveau produit nous est venue avec celle de récupérer la pulpe des limes que nous utilisons dans la fabrication de nos produits », poursuit-il.
Se développer
Ce qui avait commencé par une entreprise de fleurs et de pousses comestibles est devenu une savonnerie. Fondée il y a huit ans, Les Fleurs de Sophie, située à Mont-Tremblant, a dû fermer ses portes au cours des derniers mois, après l’arrêt des commandes des restaurateurs. Qu’à cela ne tienne! La Savonnerie la Paysanne allait prendre le relais en offrant une nouvelle transformation des fleurs cultivées.
« La pandémie nous a poussés à développer notre boutique en ligne et à créer de nouveaux produits. Comme le lavage des mains est devenu obligatoire, nos savons sont des produits essentiels », dit Sophie Giasson, copropriétaire.
Celle qui enseigne également au primaire fabrique tous ses produits dans son atelier à la maison, aidée de son conjoint et de leurs six enfants. Une activité qui ne laisse pas beaucoup de temps libre, mais qui porte fruit.
« On observe un changement de mentalité, les gens veulent de plus en plus consommer local. La demande est là. Nous avons quelques points de vente dans la région et nous développons de nouveaux partenariats avec des entreprises locales afin de créer des produits exclusifs. Nous allons bientôt devoir agrandir l’atelier! », conclut la savonnière.
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