Le métier de coroner
Étudier la mort pour sauver les vivants
Habitués de travailler dans l’ombre, les coroners font la lumière sur des décès accidentels ou violents. Dans les Laurentides, cette tâche revient à Me Julie A. Blondin. L’avocate de la région, qu’on peut voir dans la production originale Coroner, la voix des victimes, raconte à L’info pourquoi cette voie l’inspire.

La série documentaire, disponible pour les abonnés de Club illico, nous plonge au cœur du travail de six coroners issus de différents milieux, alors qu’ils vivent les multiples étapes d’une investigation. « On voit beaucoup de fictions américaines. On a trop de références comme la série CSI par exemple où les choses se concluent très vite. Nous, on travaille en partenariat avec les policiers qui sont nos yeux et nos oreilles et avec le système de santé actuel. C’est tout un travail », précise Me Julie A. Blondin, qui a traité différents dossiers de morts accidentelles ou violentes dans la région.
Celle-ci explique aussi qu’au Québec, nous fonctionnons avec une juridiction spéciale. Ainsi, les coroners peuvent être médecins, avocats ou notaires. « Je suis coroner depuis dix ans. Je fais actuellement une formation à l’Université du Québec en Outaouais (UQO) en gestion pour parfaire mes connaissances », indique-t-elle.
« J’ai choisi d’être coroner pour changer les choses. Aussi sombre que ça puisse paraître, on peut avoir un impact en faisant nos recommandations et on peut sauver d’autres personnes. »
– Julie A. Blondin
Par exemple, celle-ci soutient avoir vu beaucoup de gens qui sont morts seuls. Elle peut alors recommander qu’on mette en place un programme comme le programme PAIR pour leur faire des appels de routine et ainsi, savoir si quelque chose ne va pas. Par contre, le tiers des cas couverts par les coroners sont des suicides. « On fait de l’accompagnement pour les familles. On n’est pas psychologues, mais on peut faire des références. »
La science du cerveau
Dans un épisode de la série, celle-ci visite justement l’Institut universitaire en santé mentale Douglas où des études sur les cerveaux humains sont effectuées. On analyse entre autres la particularité des cerveaux de personnes qui se sont enlevé la vie. Des familles endeuillées qui acceptent de donner l’organe de la personne décédée peuvent contribuer à la recherche et éventuellement, à l’instauration d’un mode de prévention du suicide. On pense notamment à une médication ou un traitement mieux adapté.
Une analyse, non sans émotion
De la découverte d’un corps à la rédaction du rapport final, en passant par de nombreuses analyses au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, la série met de l’avant des protagonistes forts qui ont l’habitude de travailler dans l’ombre dans leur quête de la vérité. « Tous les intervenants sont touchés par ce qu’ils voient. On ne s’habitue pas aux tragédies, mais on fait des recommandations pour éviter que ça ne se reproduise. On ne veut pas entrer dans la moralisation, mais on est capable de reconnaître les risques […] Il y a des journées où j’ai pleuré. C’est parfois difficile et j’ai dû me recentrer. Humainement, on ne peut rester insensibles. On voit des familles dévastées. Dans la série, on voit le côté réaliste et humain du métier. Le réalisateur, Jeff Proteau, a présenté ça de façon novatrice », conclut-elle.
Au fil des huit épisodes d’une heure, nous découvrons comment chacun arrive à donner une voix aux victimes afin que justice soit rendue. Ces coroners offrent un accès privilégié aux coulisses du milieu des expertises médico-légales, à travers la collaboration de nombreux spécialistes pour mener à bien leur travail: pathologistes, chimistes judiciaires, toxicologistes, policiers, enquêteurs, etc. Pour eux, l’être humain, même sans vie, a droit au respect et à la vérité.
Voir plus de : Actualités
Rébellion des patriotes : une mémoire à préserver
Chaque année, le lundi précédant le 25 mai, le Québec célèbre la Journée nationale des patriotes. Depuis 2003, cette commémoration …
Le Théâtre du Marais célèbre 25 ans de culture et de proximité
« Au tout début, le Théâtre du Marais était situé dans une synagogue, juste de l'autre côté de la rivière …
Concert pour la Fondation du cancer du sein
Organisé par l’OBNL (à) Cause d’Elles, cet événement musical sera un moment de partage, de soutien et d’espoir dans la …