Polyvalente des Monts de Ste-Agathe: les enjeux de sécurité toujours sous la loupe
L’annonce de l’installation d’une clôture dans le débarcadère de la Polyvalente des Monts (PDM) a suscité beaucoup de réactions dans les dernières semaines. La mère de Jules Boutin, mort tragiquement devant l’école il y a maintenant 15 mois à la suite d’une collision avec un autobus scolaire, s’est exprimée sur le sujet.
Dans une lettre remise à L’info du Nord, Catherine Ricard a confirmé qu’on l’avait avisée qu’on installerait cette clôture. Mais elle souligne que « l’idée est de diriger les élèves vers l’intersection où a été tué Jules. Une intersection problématique en termes d’aménagement et qui est empruntée par de nombreux poids lourds (camion et autobus) lors de la rentrée et de la sortie des classes. »
Selon elle, c’est là où le bât blesse. Son fils est mort alors qu’il traversait au bon endroit, soit à la traverse pour piétons, au coin des rues Légaré et Brissette. Elle a toujours soutenu qu’il n’avait pas de planche à roulettes, pas d’écouteurs, pas de téléphone. Il a été happé par l’autobus scolaire alors qu’il respectait toutes les règles, assure-t-elle.
Chose certaine, aux yeux de Catherine Ricard, tout le secteur où se trouve la PDM est aux prises avec une problématique de sécurité. Elle déplore qu’après la tragédie, la seule chose qui ait été faite par la Ville de Sainte-Agathe-des-Monts ait été « de changer le traçage au sol pour élargir la voie où Jules a été tué », alors qu’en général, on favorise le rétrécissement des voies quand il y a un enjeu important de sécurité.
« Je me demande comment une telle improvisation, après un événement aussi tragique, peut être possible », lance-t-elle dans sa lettre.
Mesures touchant les infrastructures
Sébastien Tardif, directeur général du Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL), confirme que « le but principal de la clôture, c’est d’amener les élèves au bon endroit pour traverser ». Il assure cependant qu’il ne s’agit que d’une première mesure, d’autres sont à venir.
« Vraiment tout est sur la table en ce moment. Il y a bien sûr le réaménagement de l’intersection problématique, mais aussi des rues autour et des trajets d’autobus », avance-t-il. C’est pourquoi un mandat a été confié à une firme d’experts, qui se penchera sur l’ensemble de la problématique.
Sur le plan des aménagements « physiques », outre la clôture, un brigadier et deux membres du personnel ont désormais la tâche de surveiller les traverses lors des moments d’affluence des élèves (entrée et sortie des classes, ainsi que l’heure du dîner). Le débarcadère sera éventuellement déplacé et des vols de drone auront lieu pour voir comment ça se passe aux heures de pointe. Ainsi, on pourra identifier ce qui peut poser un enjeu de sécurité.
« C’est sûr qu’il nous faut un plan à moyen et long terme, pour tout ce secteur, et ça passe par des changements dans son aménagement, affirme M. Tardif. Ceux-là sont du ressort de la Ville: va-t-elle faire déboucher la rue Légaré pour permettre une meilleure circulation des autobus? Va-t-on imposer des sens uniques sur certaines rues? Ce sont toutes des possibilités qui seront étudiées par la firme d’experts. On a le devoir d’être proactif. »
Et les trajets d’autobus?
Pour Catherine Ricard, si le réaménagement de ce secteur tombe sous le sens, elle croit aussi à l’importance de réaménager les trajets des autobus dans la zone scolaire, notamment pour celles qui arrivent en retard.
« Il faut se rappeler que, clôture ou pas, il va toujours y avoir des élèves autour d’une école. C’est plutôt normal. Avant la tragédie, les autobus ne passaient pas devant la Polyvalente, un changement de trajet a été apporté dans les dernières années et cette décision a coûté la vie à notre enfant. Avait-on pensé à la sécurité avant d’apporter ce changement? Je ne crois pas », soutient-elle.
Sur ce dernier point, le directeur général du CSSL assure qu’au début de l’année scolaire, il a personnellement exigé que si les autobus arrivent lorsque les élèves sont sortis des classes, ils devaient emprunter la rue Giguère, qui est une rue résidentielle, pour éviter la rue Brissette. « C’est une mesure temporaire, on attend que la firme nous arrive avec la meilleure solution possible pour l’appliquer », précise-t-il.
Pour Mme Ricard, il est « plus que temps qu’il se passe quelque chose » pour éviter de nouvelles tragédies comme celle qui a coûté la vie à son fils de 13 ans. « Tant mieux s’il y a une vraie réflexion sur cette intersection », conclut-elle.
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