À la recherche d’un compromis à Val-David
Les Refuges du Bois du Cerf soulèvent les passions
La possibilité de voir des refuges artisanaux sur pilotis être démolis à Val-David soulève les passions depuis le début de novembre.
Les Refuges du Bois du Cerf ont été construits sur une terre de 43 acres au bout de la rue Monette à Val-David. Depuis 2003, Réjean Ross et Micheline Alarie y ont bâti et exploité des refuges rustiques, sur pilotis, sans eau courante ni électricité. « Le but, c’est que les gens qui veulent reconnecter avec la nature puissent le faire en se dépaysant complètement », explique M. Ross.
Pour lui, ces cabanes toutes en bois sont des œuvres d’art, puisque chaque arbre utilisé dans la construction l’est selon sa forme particulière. Il s’est aussi fait un point d’honneur de récupérer des matériaux de construction et des arbres morts ou tombés lors de grands vents.
Là où le bât blesse, toutefois, c’est que ces refuges ne sont pas conformes au règlement de zonage. Pire, alors que ces refuges sont offerts en location à court terme, aucune taxe d’hébergement n’a jamais été payée. À la suite d’une plainte du voisinage, la Municipalité a donc constaté la parfaite illégalité de ces refuges et a exigé qu’ils soient démolis d’ici l’automne 2021.
Mobilisation citoyenne
Il n’en fallait pas plus pour que la communauté val-davidoise se mobilise en faveur des Refuges du Bois du Cerf. L’entreprise Valmédia a produit une vidéo exposant le point de vue de M. Ross et Mme Alarie. Dans celle-ci, le premier reconnaît avoir su dès le départ qu’il n’avait pas le droit de bâtir ce type de refuge à cet endroit, mais que comme d’autres municipalités l’autorisaient, il s’attendait à ce qu’un jour, la règlementation change. Il y déclare également: « Je voulais le faire, je l’ai fait. S’il faut démolir, on démolira, mais au moins, je l’aurai fait. C’est important. »
La vidéo est rapidement devenue virale. En une semaine, elle avait atteint, sur la page Facebook de Valmédia, les 3300 partages. Plus de 500 commentaires y ont été laissés, la plupart de citoyens dénonçant la situation et appelant la Municipalité à réviser sa position.
La mairesse réagit
Interpellée à ce sujet, la mairesse Kathy Poulin a déclaré, lors de la séance du conseil municipal du 10 novembre: « Il y a beaucoup d’éléments à considérer qui ne sont pas dans la vidéo. Mais sachez qu’on est très sensible à la situation et on va l’évaluer. »
Dans une entrevue accordée par la suite à L’info du Nord, la mairesse a déploré que la situation n’ait pas été normalisée plus tôt. « Il faut trouver une façon de dénouer ça. Il aurait fallu faire les efforts nécessaires à l’époque, en demandant une modification des règlements dans les règles de l’art. On ne peut pas aller à l’encontre des règlements. Il y a aussi une question d’iniquité pour les autres. »
« Si tout le monde construit des bâtiments hors norme, ça ne peut pas fonctionner. C’est malheureux, mais il faut tracer la ligne quelque part. »
-Kathy Poulin
Mme Poulin ajoute que même si les refuges se trouvent loin de la civilisation, il n’en demeure pas moins que les propriétaires du voisinage ont, encore l’an dernier, manifesté leur opposition à un changement de zonage proposé pour y permettre l’hébergement à court terme.
« Il faut trouver la juste mesure, dit la mairesse. Si les propriétaires des Refuges acceptent de ne plus les louer, ça pourrait régler en partie la question. Ce que je peux vous dire, c’est que le dossier est en ce moment sous analyse. On essaie de trouver une façon acceptable de permettre les refuges et on travaille aussi à introduire plus de flexibilité dans nos règlements. »
Quant à Réjean Ross, il remercie les citoyens qui se sont mobilisés pour mettre de la pression sur la Municipalité et dit n’avoir aucune rancœur à l’endroit des élus.
« Ils font leur job, je comprends. On ne veut pas faire de merde. S’il n’y a rien à faire, on va peut-être donner carrément nos refuges à du monde qui pourrait les installer là où c’est permis. Mais ce serait dommage, parce qu’on a vraiment mis tout notre cœur là-dedans et qu’on ne s’est jamais caché », conclut-il.
Voir plus de : Actualités
Première édition de loterie de la Société Alzheimer Laurentides
En 2024, 170 000 québécois dont 10,000 dans notre région des Laurentides vivent avec un trouble neurocognitif. Avec 30 000 …
Un soutien essentiel pour les enfants et les organismes
L’événement, qui propose 24 heures de ski alpin, snowboard, randonnée alpine, marche, ou course et mobilise des participants de tous …
Une chanson pour sensibiliser à la dépendance
« Les paroles sont assez vagues, dans le sens où c'est Bijou Violet qui les a écrites ; elle souffre, …