Une classe expérimente l’enseignement à distance à l’école St-Jean-Baptiste
Une classe de 26 élèves de 5e année de l’école Saint-Jean-Baptiste à Val-David a dû suivre ses cours de la maison, les deux dernières semaines d’octobre, en raison de la COVID-19. Une expérience dont le bilan est mitigé.
Il faut dire que dès le départ, l’école était préparée à cette éventualité. Durant les journées pédagogiques récentes, les enseignants avaient suivi une formation pour apprendre à maîtriser les différents outils informatiques permettant de faire l’école à distance.
Néanmoins, quand le lundi 19 octobre, on a su qu’une élève avait contracté la COVID-19 et qu’il fallait faire basculer ses compagnons de classe en enseignement à la maison, l’appréhension était bien présente pour l’équipe de l’école.
« On a quand même eu de la chance, soutient la directrice Marie-Claude Séguin. Comme on l’a su en fin d’après-midi, on a pu, 15 minutes avant la fin de la journée, aviser les élèves et remettre tout de suite des tablettes à ceux qui n’en avaient pas. »
La situation était tout de même stressante pour les deux enseignantes partageant cette classe, Isabelle Morin et Agathe Bénard. Elles ont pris le mardi pour créer des accès Google aux élèves et tout ajuster le programme des deux semaines où l’enseignement se ferait à distance. Le mercredi matin à 8h15, elles étaient prêtes à reprendre les cours et les élèves, dans le confort de leur foyer, prêts à recevoir la matière.
Une semaine plus tard, L’info du Nord rencontrait l’enseignante Bénard et la directrice Séguin pour qu’elles dressent un bilan de l’expérience. En somme, celui-ci est mitigé.
Hauts et bas technologiques
Premier constat: l’informatique n’est pas toujours à la hauteur. « Ça prend beaucoup de bande passante, explique Agathe Bénard, et pour certains élèves qui vivent dans des endroits plus reculés, ce n’est pas toujours évident. On a eu aussi beaucoup de bogues informatiques au début, j’étais heureuse que ma collègue Isabelle, qui est très techno, soit là! »
Pour donner ses cours, l’enseignante doit projeter dans son ordinateur l’écran de l’école, que les 26 élèves peuvent ensuite voir de chez eux. Tout le temps en classe se passe en visioconférence par Google, ce qui permet de recevoir les questions des élèves.
Cette communication permanente via écran se passe bien, mais a aussi ses défauts: comme les élèves peuvent se parler entre eux, ils arrivent qu’ils discutent ensemble au lieu de faire leurs travaux. D’autres peuvent aussi fermer leur caméra et leur micro et alors, on ne les joint plus.
« Dans l’ensemble, ils ont fait preuve de beaucoup d’autodiscipline, spécifie toutefois Mme Bénard. Ils sont à l’école dans leur tête. Par exemple, j’ai un élève qui m’a demandé, installé chez lui devant son écran, s’il pouvait aller aux toilettes. »
Une organisation capitale
Autre constat, la planification est la clé du succès quand on enseigne à distance. Dès le premier jour, les élèves ont dû apprendre à organiser leur coin de travail pour avoir une méthodologie. Par exemple, plutôt que d’être affalé sur leur lit avec la tablette, ils devaient s’installer à une table, avec leur sac d’école à proximité.
Un agenda numérique leur a aussi été partagé pour que les enfants soient capables d’organiser leur journée. Comme le temps d’écran est très long pour les jeunes, l’enseignante devait leur rappeler par exemple quand c’était l’heure de la récréation et les inciter à aller se dégourdir.
Cet enseignement à distance permet quand même de suivre le rythme de chaque enfant, selon Agathe Bénard, mais lorsqu’il y a des imprévus, elle a trouvé dur de ne pas pouvoir avoir de contact personne à personne.
« Quand je vois qu’un de mes élèves a l’air de vivre des émotions, on ne peut pas avoir un moment d’échange privé. Tout le monde entend, on est donc obligé de partager la discussion avec toute la classe, ce qui n’est pas génial », explique-t-elle.
Un suivi plus difficile
Dernier bémol que l’enseignante a constaté, en étant à distance, il est plus difficile d’encadrer les élèves moyens et faibles. Comme tous travaillent dans leur cahier, qui n’est pas informatique, on ne voit pas s’ils ont bien compris.
« Ça va être vraiment important, dès leur retour, de regarder les cahiers et de faire passer un mini-test pour voir si la matière a été bien acquise. »
-Agathe Bénard
Si en général, elle a constaté une belle collaboration parentale, plusieurs venant pour écouter les cours et aider leur enfant dans des exercices, certains élèves ont dû être très autonomes, leurs parents étant dans l’impossibilité de faire du télétravail. « Là-dessus, et pour passer la nouvelle matière, je suis contente que ça n’ait duré que deux semaines, déclare Mme Bénard. Plus que ça, on aurait pu avoir des retards. »
Un avis que partage la directrice Marie-Claude Séguin. Bien qu’elle se félicite de la bonne marche, en général, de l’enseignement à distance auquel les 26 élèves ont eu droit, elle avoue être inquiète pour les plus jeunes. « On a été chanceux dans ce cas-ci que ce soient des élèves de 5e année qui soient touchés, dit-elle. Si ç’avait été des élèves de 1re année ou de maternelle, on serait ailleurs! »
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