Pourquoi le camion de vidanges passe moins souvent ?

Publié le 21 octobre 2020 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste | vpiche@inmedias.ca

Plusieurs municipalités de la MRC des Laurentides ont opté pour une diminution de la fréquence de la collecte des déchets, afin de changer les habitudes de leurs citoyens.

Le bac noir devrait servir à disposer uniquement des déchets ultimes, c’est-à-dire des matières qui n’ont aucun potentiel de réutilisation, de recyclage ou de valorisation. Selon RECYC-QUÉBEC, seulement 5% des matières générées constituent des déchets ultimes. (Photo Unsplash)

« On a remarqué que tant que le bac noir est accessible, plusieurs ne changent pas leur habitude de l’utiliser », explique Brigitte Voss, spécialiste en gestion des matières résiduelles à la MRC des Laurentides. Or, les municipalités veulent que leurs citoyens développent de meilleurs réflexes afin de lutter contre les changements climatiques et d’éviter… les factures de plus en plus salées.

Un signal clair

Dès janvier 2021, les redevances payées à Québec pour enfouir une tonne de matières résiduelles passeront de 23,50$ à 30$. En juillet, Benoît Charrette, ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MELCC), a annoncé cette mesure dans le cadre du dévoilement de la Stratégie de valorisation des matières organiques. Un signal clair que Québec décourage l’enfouissement au profit de la valorisation.

Plusieurs municipalités de la MRC des Laurentides (voir encadré) ont d’ores et déjà décidé de changer leur calendrier des collectes, afin d’inciter leurs citoyens à mieux trier leurs déchets. En diminuant la fréquence de la collecte des poubelles, les gens sont rapidement confrontés au manque d’espace et aux odeurs, décrit Brigitte Voss.

Un bond énorme

Un bilan partiel démontre que cette stratégie fonctionne vraiment. Entre janvier et mai 2019, les municipalités desservies par la Régie Intermunicipale des Trois-Lacs (RITL), soit Ivry-sur-le-Lac, Lac-Supérieur, Saint-Faustin-Lac-Carré, Sainte-Agathe, Lantier, Sainte-Lucie, Val-des-Lacs et Val-David, ont détourné 18% de leurs matières organiques de l’enfouissement. Pour la même période en 2020, avec la baisse de la fréquence des collectes de déchets, ce taux de détournement bondit à 29%.

« C’est un bond énorme, qui prouve qu’avec la réduction de la fréquence de collecte des déchets, les citoyens ont davantage utilisé leur bac brun. »

– Brigitte Voss, spécialiste en gestion des matières résiduelles (MRC des Laurentides)

À l’heure actuelle, les matières organiques constituent environ 60% des 5,8 millions de tonnes de matières résiduelles éliminées chaque année au Québec, indique le ministère de l’Environnement dans son communiqué. Le secteur des déchets représente aussi le cinquième émetteur de gaz à effet de serre (GES) en importance au Québec. L’enfouissement pollue. Et c’est le bac noir qui est le coupable.

Pour améliorer ses réflexes de gestion des matières résiduelles, il est possible de consulter le site Web de la MRC des Laurentides. Les industries, commerces et institutions (ICI) ont accès à de l’aide sur mesure par la MISSION Recyclage Compostage.

EXTRA : Réduction de la collecte des déchets

Plusieurs municipalités de la MRC des Laurentides ont diminué la fréquence de la collecte des déchets (bacs noirs), alors que celle des matières organiques et du recyclage est plus soutenue.

Aux 4 semaines en hiver et aux 2 semaines en été: Val-Morin, Val-David, Sainte-Agathe, Sainte-Lucie, Lantier, Val-des-Lacs, Ivry-sur-le-Lac, Saint-Faustin-Lac-Carré et Lac-Supérieur.
Aux 4 semaines en tout temps: Amherst, Arundel, Brébeuf, Huberdeau et Montcalm. [Veuillez noter qu’une erreur s’est glissée dans la publication papier de l’édition du 21 octobre 2020. Vous auriez dû lire que la collecte des déchets dans ces municipalités est aux 4 semaines, et non pas aux 2 semaines. Nous sommes désolés de cette erreur.]

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