Drogues
Les surdoses se multiplient dans les Laurentides
Depuis le début de la crise sanitaire, les cas de surdose de drogues ont augmenté. Bien que le problème ait toujours été présent, les mélanges de drogues fortes et dangereuses sont plus fréquents, ce qui inquiète même les consommateurs et revendeurs.

« Nous avons mis en place un système d’analyse pour que les gens sachent ce qu’ils ont pris. Souvent, ils sont surpris et n’avaient pas l’intention d’ingérer autant de drogues à la fois », explique Hugo Bissonnet, directeur général du Centre Sida Amitié, dont le territoire va de Sainte-Thérèse à Mont-Laurier.
Depuis 2017, plus de 4000 analyses ont été effectuées sur les consommateurs. « Souvent, même le vendeur ne sait pas ce qu’il y a dans la drogue qu’il vend. Son but est de faire de l’argent, pas de tuer ses clients. »
Un dramatique exemple récent, est celui d’une jeune fille de Saint-Jérôme, Alyssa Goudreau, qui a pris des pilules à l’allure de bonbons PEZ. Sachant tout de même qu’il ne s’agissait pas de bonbons, elle s’est retrouvée dans le coma et survit actuellement grâce à un respirateur artificiel.
Afin d’agir en urgence lors d’une surdose, les gens peuvent prendre de la Naloxone. Par contre, ce produit agit seulement sur les opioïdes comme le fentanyl ou l’héroïne, ce n’est donc pas efficace dans tous les cas.
Qu’est-ce qu’on consomme?
« Les mixtes de produits ont changé et on voit les surdoses augmentées avec entre autres, la fermeture des frontières avec les États-Unis. Il y a beaucoup de modifications chimiques. Nous sommes dans un contexte où les gens ne savent pas ce qu’ils consomment et changent souvent de <@Ri>dealer<@$p> », poursuit M. Bissonnet. Les bonbons qui ressemblent à des PEZ sont en fait de la famille des benzodiazépines (diazépam [Valium]) (tranquillisant, somnifère, amnésiant) qu’on appelle Étizolam. Ils peuvent évidemment être mixés avec d’autres substances, ce qui rend l’effet très dangereux.
Combien de surdoses?
Pour le directeur général du Centre Sida Amitié, il est très difficile d’obtenir des statistiques publiques réelles au sujet des surdoses. « C’est difficile de répertorier les cas de surdoses dans le système public que les gens ne consultent pas systématiquement quand ça ne va pas ou en cas de surconsommation. » Depuis le début de la pandémie, la région a noté une augmentation des visites à l’urgence pour intoxication possiblement causée par les opioïdes souligne le Centre de santé et des services sociaux des Laurentides (CISSSLAU). « De façon générale, ce qui est observé au Québec, est une augmentation des cas de surdose (mortelles et non mortelles), causée par diverses substances et non pas seulement les opioïdes. C’est vraiment ce qui caractérise la situation depuis la pandémie: beaucoup de substances mélangées causant des effets inattendus parfois graves tels que la surdose », affirme à son tour, Julie Lemieux-Côté, responsable des relations publiques au CISSSLAU. Les Laurentides dénombrent 3 cas de décès par surdose pour la période des mois de janvier à juin 2020.
M.Bissonnet rappelle que les organismes de premières lignes, qui traitent directement avec les personnes qui consomment doivent être mieux soutenus et outillés. « On doit revoir les façons d’aborder les problèmes de dépendance », conclut-il.
Consommation en hausse
Le Centre Sida Amitié note aussi une forte augmentation des stimulants depuis avril 2020. On parle d’augmentation de consommation de:
-Plus de 11% pour l’amphétamine
-Plus de 22% pour la cocaïne
-Plus de 8% pour l’ecstasy
-Plus de 22% pour la méthamphétamine
-Plus de 22% d’éphédrine
Le Centre Sida Amitié soutient que très souvent, ces substances sont consommées simultanément.
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