Bilan 2019-20 de la DPJ: les signalements toujours en hausse dans les Laurentides
Bien que le confinement en raison de la COVID-19 ait eu un impact significatif, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la grande région des Laurentides enregistre quand même, entre le 1er juillet 2019 et le 30 juin 2020, une hausse de 6,21% du nombre de signalements sur son territoire.
Durant cette période, l’organisme a reçu, pour la région allant de Bois-des-Filion à Ferme-Neuve, un total de 11 199 signalements. C’est 655 signalements de plus que l’an passé, et ce, malgré la pandémie. Par contre, il n’y en a que 3907 sur le lot qui ont été retenus, soit 39 de moins qu’en 2018-19.
Cette année encore, le groupe d’âge où la hausse du nombre de signalements est la plus significative pour la prise en charge est les 6-12 ans, en hausse de 13,6% comparé à l’an dernier. Plus de deux signalements sur cinq touchent cette catégorie d’âge.
Impact du confinement
La crise de la COVID-19 a cependant eu un impact certain sur ces chiffres. Du 1er avril au 30 juin, on a enregistré partout au Québec une baisse marquée des signalements en raison de la pandémie, qui a provoqué la fermeture des écoles et garderies ainsi qu’un isolement des familles en raison du confinement. On parle d’une diminution de 20,5% des signalements pour cette période à travers la province et de 17,3% pour les Laurentides.
Selon Myriam Briand, directrice de la protection de la jeunesse des Laurentides, cette différence entre notre région et le reste du Québec s’explique par la date du retour à l’école. « Quand les élèves sont retournés en classe au mois de mai, pour la portion de notre territoire au nord de Mirabel, il y a eu beaucoup de signalements. Historiquement, c’est au sud où se trouve notre plus important bassin, ç’a donc été un rattrapage important pour le nord. »
Rappelons que près de la moitié des habitants du Québec vit dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), et que dans ce secteur, les écoliers ne sont retournés en classe qu’en septembre.
Un été d’enfer
Mme Briand précise d’ailleurs que cet été, qui est habituellement une période où la DPJ profite d’une accalmie pour réduire sa liste d’attente, on a assisté d’un bout à l’autre des Laurentides à une explosion du nombre de signalements.
« On a eu cet été jusqu’à 250 signalements par semaine, dit-elle. C’est du jamais vu. On a quand même réussi à réduire la liste d’attente. Présentement, on a 110 signalements en attente de traitement et on est capable d’en traiter 86 par semaine, ce qui veut dire qu’on a seulement 24 signalements sur la liste d’attente. »
Elle en profite pour dire que grâce à des embauches massives en 2019 à la DPJ des Laurentides, tous les postes sont présentement pourvus. On parle d’environ 150 intervenants au total, ce qui rend plus rapides le traitement des signalements et la prise en charge des enfants vulnérables.
Des cas plus « lourds » depuis cet été
Myriam Briand tient à saluer la grande collaboration des milieux pour identifier les enfants vulnérables, surtout dans le contexte. Les écoles, les policiers et les organismes ont fait preuve de beaucoup de vigilance pour identifier les enfants en difficulté. Selon elle, la population en général a elle aussi su rester alerte pour signaler les cas d’abus qu’elle croyait percevoir. Elle salue aussi le dévouement de son équipe.
«En protection de l’enfance, on ne peut pas arrêter. COVID ou pas, la protection des enfants, ça passe par un contact yeux à yeux. Nos intervenants ont fait preuve de beaucoup de courage dans le contexte.»
-Myriam Briand, directrice de la protection de la jeunesse des Laurentides
Hélas, malgré cela, elle reconnaît qu’on se retrouve présentement avec beaucoup de situations détériorées, en raison de la pandémie. Autrement dit, le signalement a été fait alors que le cas de l’enfant était déjà grave. Cela n’augure rien de bon pour les chiffres de 2020-21, reconnaît Mme Briand. « C’est préoccupant », conclut-elle.
Bilan de l’année 2019-20 dans les Laurentides en chiffres
-3594 enfants pris en charge en 2019-20, par rapport à 3311 en 2018-19.
-Principaux facteurs de prise en charge: abus physiques (31,4%) et négligence (21,9%).
-775 jeunes contrevenants ont reçu des services en 2019-20, par rapport à 832 en 2018-19.
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