Plans d’eau publics
« Redonner accès aux Québécois à leur or bleu »
Il est de plus en plus difficile au Québec d’accéder aux plans d’eau pourtant publics, dénoncent des représentants de l’activité nautique. Les lacs de la région n’échappent pas à cette tendance, bien au contraire.
« Tarif$$$$$$$$$$$$$$ », titre un billet du forum Pêche Québec. Un membre du nom de mini pro 165 y présente sa revue personnelle des lacs avec leurs tarifs d’accès journaliers pour les non-résidents: le lac Manitou à Ivry-sur-le-lac, de 150$ à 500$ selon l’embarcation. Les lacs Sainte-Marie et Saint-Joseph à St-Adolphe-d’Howard, 320$. Le lac Labelle à Labelle, vignette à 30$ et 50$ par jour. Ces informations ne sont pas toutes exactes ni complètes, mais chose certaine, les amateurs de pêche et de navigation savent qu’ils ne sont pas les bienvenus partout.
Joint par téléphone, le président de l’Association de Pêcheurs Sportifs du Québec (ASPQ), Stéphan Bourgeois, n’en démord pas. Les plans d’eau du Québec sont publics selon la loi, explique-t-il, et ils sont de plus en plus difficiles d’accès à cause des tarifs parfois exorbitants imposés par les municipalités aux non-résidents, mais aussi parce que les berges sont de plus en plus privées.
Très payant
Les lacs sont ceinturés de propriétés privées. Une situation jugée « très problématique à partir de Saint-Sauveur », en allant vers le nord, par Stéphan Bourgeois. Il souligne qu’il est très payant pour une municipalité d’avoir des propriétés luxueuses au pourtour de ses plans d’eau. Les revenus fonciers sont plus intéressants que le coût d’une rampe d’accès publique avec ses équipements de lavage. Il donne l’exemple du lac Tremblant, entouré de propriétés privées qui ont parfois des allures de manoir.
« En 2015, j’ai cherché autour du lac Tremblant: aucune rampe de mise à l’eau publique. L’accès est réservé aux résidents, comme si le lac leur appartenait » indique Stéphan Bourgeois, président à l’APSQ.
Une véritable bataille se dessine entre riverains et autres utilisateurs. Pierre Marquis, DG par intérim de Canot Kayak Québec, considère que l’accès, s’il ne peut être gratuit, doit rester public. « Maintenir l’accès à l’eau, oui, mais il faut le faire de façon intelligente, dans le respect des écosystèmes et de la cohabitation », dit-il. Il ne souhaite pas entrer en guerre contre les municipalités, mais il les exhorte de conserver des accès publics au pourtour de leurs lacs et de miser sur la sensibilisation.
Courage politique
Dans le même ordre d’idées, des chercheurs de l’École de technologie supérieure (ÉTS) ont publié en juillet dernier un article sur le sujet dans la revue web The Conversation. François Brissette et Annie Poulin soutiennent que ce sont effectivement les municipalités qui détiennent le pouvoir en matière d’accessibilité aux cours d’eau. Elles peuvent gérer la situation par des règlements de zonage. L’expropriation est même possible. Ils proposent entre autres aux municipalités de limiter la densité du développement immobilier près des plans d’eau et même de contraindre les promoteurs à intégrer des accès riverains publics à leurs projets. « Or, toutes ces actions requièrent une volonté forte et beaucoup de courage politique… », concluent-ils.
Personne n’a envie de se faire réveiller en pleine nuit par des feux d’artifice, ou encore de jouer à la police sur le lac qui borde sa résidence. « Tout le monde paie pour une minorité », soutient Stéphan Bourgeois. Lui et d’autres représentants du domaine nautique ont signé une lettre en juillet afin d’interpeller une nouvelle fois le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) ainsi que celui des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). D’autant plus que « lors de la dernière campagne électorale, la CAQ avait fait la promesse de redonner aux Québécois l’accès à leur or bleu ».
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