Approvisionnement en eau potable: « la source de nombreuses tensions », selon l’OBV RPNS
Le bas niveau de la rivière du Nord et de tous ses tributaires a causé cet été de nombreuses inquiétudes dans le sud de la MRC des Laurentides. Si la situation a été moins critique plus au nord, dans le bassin versant de la rivière Rouge, elle demeure néanmoins préoccupante.
Tout d’abord, il faut souligner que seules les municipalités de Labelle et de Mont-Tremblant s’approvisionnent en eau de surface dans ce bassin: la première dans un lac, la seconde dans la rivière du Diable, qui finit sa course dans la Rouge. Mont-Tremblant a également une seconde prise d’eau dans le lac Tremblant. Toutes les autres municipalités le long de la rivière, de L’Ascension à Grenville, vont quant à elles chercher leur eau potable dans la nappe phréatique.
Ceci dit, il ne faut pas penser que même si on ne prélève pas directement de l’eau dans la rivière Rouge, l’approvisionnement en eau potable dans son bassin versant ne cause aucun souci. Au contraire, dit Geneviève Gallerand, directrice générale de l’Organisme de bassin versant des rivières Rouge, Petite-Nation et Saumon (OBV RPNS).
« C’est sûr qu’à long terme, les municipalités qui s’approvisionnent en eau de surface pour leur eau potable devront trouver un plan B. L’enjeu est majeur, parce qu’il peut y avoir des conflits d’usage le long de la rivière », explique-t-elle.
L’eau souterraine aussi
Selon Mme Gallerand, l’enjeu se pose particulièrement pour la rivière du Diable, étant donné les développements domiciliaires importants à Mont-Tremblant. Si on ajoute la variable du déménagement en région probable de plusieurs citadins à la suite de la crise de la COVID-19, le défi s’annonce criant. « Ça va devenir de plus en plus urgent à traiter comme question », croit la directrice générale de l’OBV RPNS.
« La Ville de Mont-Tremblant est très proactive dans ce dossier. Les fonctionnaires sont déjà au travail là-dessus. On aura des résultats dans les prochains mois. »
-Geneviève Gallerand
Au-delà de la problématique de l’eau de surface, l’enjeu touche aussi l’eau souterraine. On peut penser que les puits puisant dans la nappe phréatique sont reliés à l’eau de surface, mais c’est encore très peu documenté. « On a déjà des exemples dans le sud de notre zone de gestion, avance Mme Gallerand. Il y a une nappe phréatique qui s’assèche chaque été, et ça cause un conflit entre les agriculteurs qui y puisent pour arroser leurs champs. C’est pour ça qu’il est important de dresser le portrait de la capacité de stockage en eau souterraine dans tout notre bassin versant, pour avoir l’heure juste sur notre marge de manœuvre face à l’avenir. »
Tout comme sa voisine Abrinord, l’OBV RPNS a rejoint dans cette optique le Projet d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines (PACES), mené par des chercheurs de l’UQAM sur le territoire (voir le texte L’eau potable, un enjeu majeur pour la région).
Prévenir plutôt que guérir
L’OBV RPNS travaille présentement à la rédaction d’un document qui sera rendu public à l’automne et qui présente un diagnostic de l’état de la situation à l’égard des enjeux d’approvisionnement dans les bassins versants qu’elle couvre. Dans ce dernier, le constat est fait que: « l’exploitation d’une même source d’eau par différents acteurs peut être la source de nombreuses tensions. Dans une perspective de changements climatiques, il est probable que l’augmentation des épisodes de stress hydrique soit à la source d’une montée des conflits d’usages. Les effets de la surexploitation d’un prélèvement d’eau vont d’abord se faire ressentir en aval, ce qui peut mener à des conflits entre entités ayant une relation amont-aval », selon Geneviève Gallerand.
Autrement dit, si une municipalité au nord retient l’eau de la rivière pour quelque raison que ce soit (approvisionnement en eau potable, maintien d’un certain niveau d’eau pour les plaisanciers…), une municipalité plus au sud pourrait se retrouver avec des problématiques sérieuses.
Tant l’OBV RPNS qu’Abrinord souhaitent aller au-devant des coups dans ce dossier, pour assurer une bonne concertation entre les différents acteurs ayant un impact sérieux sur le bassin versant de leurs rivières respectives.
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