La Ville de Sainte-Agathe veut sévir
Far West sur le lac des Sables
Excès de vitesse, vagues trop grosses, absence de ceinture de sécurité: depuis plusieurs années le lac des Sables à Sainte-Agathe-des-Monts rassemble les plaisanciers locaux et visiteurs, mais l’achalandage est de plus en plus important et souvent problématique. Question de préserver la sécurité et l’environnement, la Ville de Sainte-Agathe a affecté cet été une patrouille nautique spécialisée sur le lac.
Lors de la première fin de semaine de la patrouille, du 3 au 5 juillet, 50 avis verbaux qui auraient mené à des infractions ont été donnés à des plaisanciers, 12 citoyens ont été rencontrés dans le cadre de plaintes reçues et 2 sauvetages ont été réalisés. Le samedi 18 juillet, la patrouille a fait 20 interventions. Elle a notamment donné 8 avertissements pour des vagues trop fortes dans une zone inadéquate, 4 avis pour avoir négligé le gilet de sauvetage et reçu 5 plaintes pour le non-respect de la présence des huards sur le lac. « On fait attention à eux et on permet aux familles de huards de traverser le lac en sécurité. On détourne alors les bateaux », soutient Réjean Piché, superviseur et conseiller de la patrouille nautique pour la Ville de Sainte-Agathe.
Le problème, c’est qu’aucun constat d’infraction ne peut être donné officiellement. La Ville avait entamé des démarches en ce sens, mais en raison de la pandémie, les procédures ont été interrompues par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) et devront reprendre l’an prochain. « Actuellement, c’est une patrouille de sensibilisation. Elle nous dresse un rapport et avec ça, on pourra démontrer au conseil que ça nous prend une patrouille qui pourra émettre des constats d’infraction », soutient Brygitte Foisy, directrice des loisirs et culture à la Ville de Sainte-Agathe-des-Monts.
Patrouilleurs
Nouvellement affecté à la patrouille nautique cette année, Réjean Piché a travaillé sur les eaux de Montréal pour le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) durant plus de 30 ans. « J’ai commencé par dresser un portrait de la disposition des bouées pour faire un ménage dans ça. Les gens doivent mieux comprendre la signalisation sur le lac. On reçoit des plaintes par rapport aux vagues et on gère plusieurs chicanes de voisins », dit-il.
Les gens qui circulent trop vite ou font de grosses vagues peuvent être dérangeants, mais affectent aussi grandement l’état de leur lac, surtout lorsqu’ils sont nombreux. « Ce ne sont que les résidents qui peuvent mettre leur bateau à moteur à l’eau. Aucun accès n’est permis pour les gens de l’extérieur », précise Mme Foisy.
Ces résidents peuvent toutefois posséder plusieurs embarcations et circuler à leur guise sur le lac. Le seul moyen dissuasif de garder un certain contrôle, ce sont les prix des vignettes octroyées par bateaux. « Pour un premier bateau, la vignette est à 175$, pour un deuxième, elle est de 315$ et pour une troisième, elle monte à 460$. C’est plus cher pour une motomarine encore », explique Daniel Piché, superviseur du débarcadère au lac des Sables.
À ce jour, la Ville a émis 503 vignettes, soit une vingtaine de plus que l’an dernier à pareille date. Beaucoup d’entre elles sont prévues pour des motomarines cet été.
« Nous sommes ravis d’accueillir les vacanciers qui viennent naviguer sur le lac des Sables. Comme ils sont de plus en plus nombreux, les membres du conseil municipal veulent s’assurer de la sécurité et de la bonne cohabitation de tous. Notre lac est un lieu important pour notre ville, nous ne voulons donc pas d’incident malheureux qui viendrait faire ombrage à tout le plaisir que nous avons de s’y baigner, d’y pêcher ou d’y voguer », affirme le maire de Ste-Agathe Denis Chalifoux.
Érosion et environnement
Daniel Piché s’inquiète aussi de voir les activités sur le lac. « Je suis ici depuis toujours et je vois d’énormes dégâts sur le lac. Je pense entre autres aux wakeboards. Je travaille au sein d’une coalition de navigation et on propose au gouvernement fédéral, une carte bathymétrique pour bien déterminer la profondeur d’un lac. Le lac des Sables et beaucoup d’autres lacs dans la région ne seraient pas assez profonds pour ce genre d’activité! »
L’érosion des berges est aussi un problème à surveiller, d’où l’importance d’aller dans les zones prévues pour faire des vagues.
Par ailleurs, M. Piché assure que le lavage des bateaux est rigoureusement surveillé. « On fonctionne avec un système de bracelet sur le bateau. Je sais alors tout de suite s’il vient d’ailleurs et si je dois le laver. »
Ainsi, le post-confinement donne le goût aux résidents du lac d’inviter leurs amis sur l’eau et de s’amuser. C’est possible, mais la Ville rappelle qu’un lac doit se partager dans le respect et que c’est un lieu vivant.
Pour informations, plaintes ou commentaires concernant les activités nautiques sur le lac des Sables, la Ville vous invite à appeler au :
– 819 326-4595, poste 3325 du lundi au vendredi de 8h30 à 16h30.
– 819 323-6360, le samedi et dimanche de 11h à 19h
– ou par courriel à loisirs@vsadm.ca
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