Michel Therrien répond à L’info
Engouement de la jeunesse envers la chasse à l’ours
Pour plusieurs raisons, la chasse à l’ours connaît un regain de popularité, notamment auprès des jeunes et des moins jeunes aussi. Québec a d’ailleurs augmenté le quota de prises. L’info a questionné le guide et populaire chroniqueur Michel Therrien du magazine Aventure Chasse et pêche à ce sujet. Michel est originaire de Rivière-Rouge et a pratiquement grandi dans les bois de la région!
D’entrée de jeu, Michel indique que la qualité de la viande de l’ours est l’un des facteurs de cet engouement. Réglons ça immédiatement: pourquoi? Au bout du fil, il est volubile. « Si l’on retourne vers les années 80, l’animal ne jouissait pas de cet engouement. Il y avait de fausses croyances au sujet de la qualité de cette viande. Au magazine, on a fait un test à l’aveugle pendant une expérience culinaire où des invités goûtaient à différentes viandes, d’orignal, de chevreuil, de caribou et d’ours. Sur le plan de la saveur, la viande d’ours a remporté haut la main. »
Mais qu’est-ce qui fait que les jeunes aiment cette chasse? Michel l’explique par la fenêtre de temps de la chasse qui se tient vers la fin de la période scolaire. « Je ne compte plus les jeunes que j’ai guidés à cette chasse. Nous greffons cette activité à celle de la pêche et d’autres comme le vélo de montagne. »
Le jeune vivra une première expérience où il va trouver du gibier. « Il devra au cours de cette initiation, se ressaisir: il doit quand même tirer un premier coup de feu, d’arbalète ou d’arc. Son premier gros gibier à vie. Pour un jeune de 12 ou 15 ans, c’est une mission en fait. »
Qui a vu l’ours?
Les Hautes-Laurentides, bien que d’autres régions ont plus d’ours sur les terres, sont un terrain de chasse populaire. Alors pourquoi ne voit-on pas plus d’ours près des résidences où lors de nos randonnées dans les bois? L’ours ne veut pas se faire voir par l’homme non parce qu’il le craint. Car à ce niveau, Michel affirme que le plus grand agresseur de l’ours, c’est l’ours. Et très rares sont les cas où l’homme est attaqué par l’ours. On l’aperçoit souvent en période de rut, entre le 10 juin et le 10 juillet environ.
Alors le succès de la chasse auprès des jeunes, plus près de nous, c’est où? Une suggestion? « Mon fils de 12 ans a prélevé son premier ours l’an passé dans la ZEC Rouge-Matawin, près du Lac-à-la-Butte. C’est d’ailleurs l’endroit où mon grand-père coupait son bois, avant la révolution des scies à chaîne. Il y a des forfaits intéressants auprès de pourvoiries pour ce type de chasse. »
Le fils en question, c’est Charles-Antoine. « Je trouve qu’il est plus agréable de chasser l’ours le soir, car nous les jeunes avons plus de facilité à être réveillés et attentifs le soir que le matin alors nous avons plus de facilité avec cette chasse. La chasse à l’ours est pour moi une chasse qui est familiale ou entre amis. C’est une très belle chasse pour commencer et apprendre, je crois que tous les chasseurs devraient essayer cette chasse au moins une fois dans leur vie! »
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