Port du masque obligatoire: un défi qui pèse lourd pour les commerçants

Publié le 16 juillet 2020 par Alice Proulx

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Alice Proulx

Stagiaire - journaliste | aproulx@inmedias.ca

Les opinions sont mitigées en ce qui a trait à la nouvelle règlementation qui rend obligatoire le port du couvre-visage à l’intérieur des lieux publics fermés à partir du 18 juillet. La décision de Québec de faire porter la responsabilité sur les commerçants fait particulièrement réagir.

L'évolution de la pandémie inquiète au Québec. ( Photo Unsplash)

Dorénavant, les commerçants qui laissent entrer des clients sans couvre-visage pourraient écoper d’une amende allant de 400$ à 6000$. Ce n’est que le 1er août que les clients qui contestent le règlement pourraient eux-mêmes risquer d’être mis à l’amende.

Selon la directrice générale de la Chambre de commerce du Grand Sainte-Agathe ( CCGSA), Nancy Beaulne, le défi de cette nouvelle règlementation ne se retrouve pas dans le port du couvre-visage lui-même, mais dans l’application et la gestion de ce dernier. « La responsabilité revient au commerçant et les pénalités aussi », indique-t-elle.

La CCGSA appréhende les conséquences que ces nouvelles mesures pourraient avoir sur les entreprises de la région.

« Bien évidemment, nous sommes dans un contexte d’efforts collectifs pour éviter la transmission communautaire. Cependant, nous pensons que c’est une responsabilité partagée entre les entreprises mais également les individus. »

-Julie Tourangeau, présidente de la CCGSA

En accord avec la décision du gouvernement, le maire de Sainte-Agathe, Denis Chalifoux, reconnaît qu’il est désolant que les entreprises risquent de recevoir des amendes et des sanctions. « Ce ne sera pas facile à appliquer et à gérer. Je comprends que les commerçants n’auront pas envie de jouer à la police non plus. On fait appel à la responsabilisation de chacun », soutient-il.

« Pour l’instant, on n’a pas décidé si on distribuait des masques, mais s’il faut le faire, on en discutera au conseil et on le fera », affirme le maire de Sainte-Agathe, Denis Chalifoux.

« La police du masque »

Même son de cloche du côté de Mont-Tremblant. « Le fardeau repose encore sur les épaules de nos commerçants », soulève Annie Gosselin, la directrice générale de la Chambre de commerce du Grand Mont-Tremblant. D’un autre côté, convaincue que cette mesure augmentera la sécurité dans les différents commerces, Mme Gosselin ajoute que cette « charge » apportera des inquiétudes, du stress et de la gestion supplémentaires chez les commerçants.

« Le premier défi sera de devoir jouer à la police du masque ainsi que de devoir refuser l’entrée à un client et, par le fait même, perdre une portion de vente », relève Mme Gosselin. L’approvisionnement en masque qui engendre des coûts additionnels chez les commerçants peut également devenir une problématique d’après cette dernière.

Où le masque est-il obligatoire?

Québec interdit désormais (à partir du 18 juillet) au public d’accéder aux lieux suivants et d’y circuler sans porter un couvre-visage:

Les commerces de vente au détail
Les entreprises de services (ex.: pharmacies)
Les cabinets privés de professionnels
Les lieux où sont offerts des services municipaux ou gouvernementaux
Les entreprises de soins personnels (ex. : coiffeurs, soins esthétiques)
Les centres commerciaux
Les lieux de culte
Les cinémas, les salles de spectacles, etc.
Les lieux utilisés pour accueillir des événements, comme des congrès et des conférences
Toutes les aires communes d’établissements, notamment ceux d’immeubles de bureaux (ex. : halls d’entrée, ascenseurs et corridors)
Les écoles (à l’exception des écoles primaires et secondaires), les collèges d’enseignement et les universités
Les transports collectifs

Rappelons toutefois que le port du masque est fortement déconseillé pour les enfants de moins de 2 ans. Pour les enfants de 2 à 12 ans, le port du couvre-visage est fortement recommandé, mais pas obligatoire, à l’intérieur de ces endroits.

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