Myriophylle à épis: le meilleur remède, c’est encore la prévention

Publié le 16 juillet 2020 par Véronique Piché

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Véronique Piché

Journaliste | vpiche@inmedias.ca

Le myriophylle à épis, surnommé par certains la « plante zombie », se multiplie par fragmentation lorsque coupé. Déjà une quarantaine de lacs de la grande région des Laurentides sont contaminés. Encore cette année, les efforts coordonnés de citoyens, biologistes et municipalités visent à freiner son expansion, et surtout à prévenir son introduction.

L’inspection et le nettoyage des embarcations sont des éléments essentiels dans la lutte à la propagation du myriophylle à épis qui touche une quarantaine de lacs dans les Laurentides. (Photo gracieuseté - MELLC)

« C’est dur pour certains d’admettre qu’il n’y a pas actuellement de miracle possible », convient Isabelle St-Germain, biologiste et chargée de projets en développement durable au Centre régional de l’environnement (CRE) des Laurentides. Le myriophylle à épis, cette plante exotique envahissante, poursuit son expansion dans nos lacs, au grand dam des résidents qui tentent de la contenir.

En juin dernier, un forum national sur les lacs, intitulé Myriophylle à épis: mythes et réalités devait avoir lieu. L’annulation de cet événement, pour des raisons sanitaires, n’aura pas permis aux scientifiques d’exposer aux municipalités et citoyens leurs plus récentes données sur cette plante aquatique indésirable. « On est en mode recherche », souligne Isabelle St-Germain à propos de l’état des connaissances notamment sur les méthodes de contrôle du myriophylle à épis une fois que celui-ci est malencontreusement introduit dans un lac.

Le CRE des Laurentides se trouve cette année en position particulière. Le programme qui lui permettait d’organiser des activités de sensibilisation et de former des patrouilleurs de lacs est terminé depuis le mois de mars. Ensuite, on attend des nouvelles pour le financement d’un autre projet, lequel visera la sensibilisation d’une nouvelle frange de la population. Propriétaires d’hydravions, entreprises de location de bateaux, plongeurs et même pépinières seront dans leur ligne de mire.

« Comme je le dis souvent, on travaille pour perdre nos jobs. Les citoyens sont maintenant formés pour identifier le myriophylle à épis. Malgré la fin du programme ÉcoAction, nous leur offrons encore notre soutien. »

-Isabelle St-Germain, chargée de projets au CRE des Laurentides

Le travail de sensibilisation du public à cet enjeu environnemental se poursuit. Cet été, ce sont les municipalités qui prennent le relais, alors que tous les outils – affichage, nettoyage, information – sont présents aux débarcadères publics. « Le myriophylle à épis continue d’être transporté, dit la biologiste, mais on ne peut pas compter le nombre de plans d’eau sauvés par nos efforts collectifs de prévention. »

Bien que le myriophylle à épis puisse croître rapidement et coloniser efficacement différents habitats, sa présence dans un plan d’eau ne conduit pas toujours à son envahissement précise le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. « De même, les plantes indigènes peuvent parfois continuer de dominer les herbiers en place même si des plants de myriophylle à épis s’y installent. La présence et le maintien de la végétation indigène peut aider à limiter la propagation du myriophylle à épis », souligne-t-il.

Liste des lacs colonisés par le myriophylle à épis

Dans la grande région des Laurentides, la présence du myriophylle à épis a été rapportée dans plus d’une quarantaine de lacs et cours d’eau à ce jour, dont près d’une vingtaine sont situés sur le territoire de la MRC des Laurentides selon la liste publiée par le ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques.

Lac Ludger, Sainte-Agathe-des-Monts/Sainte-Lucie-des-Laurentides/Lantier
Lac Gagnon, Val-des-Lacs
Lac Quenouille, Val-des-Lac/ Lac-Supérieur/Sainte-Agathe-des-Monts
Lac Cardin, Lantier
Petit lac Beaven, Arundel
Lac Beaven, Arundel/Montcalm
Lac des Écorces, Barkmere/Montcalm
Lac Supérieur, Lac-Supérieur
Lac Duhamel, Mont-Tremblant
Lac à l’Écart, Mont-Tremblant
Lac Maskinongé, Mont-Tremblant
Lac Mercier, Mont-Tremblant
Lac Ouimet, Mont-Tremblant
Lac des Mauves, La Minerve
Lac Chapleau, La Minerve
Lac Labelle, La Minerve/Labelle
Lac Tibériade, Rivière-Rouge
Lac à la Truite, Sainte-Agathe-des-Monts
Lac Carré, Saint-Faustin-Lac-Carré

Source: Lacs et cours d’eau du Québec où la présence du myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) a été rapportée – Janvier 2020, MELCCQ. Québec précise que ce document n’a aucune portée légale et que les données utilisées pour confectionner cette liste n’ont pas toutes été validées par le ministère de l’Environnement et ont pu varier depuis la prise de données et leur compilation.

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