Toujours pas de date de réouverture prévue
Le monde de la restauration bouleversé par la COVID-19
D’un bout à l’autre de la MRC des Laurentides, plusieurs restaurateurs vivent des heures d’angoisse. Deux mois après avoir dû fermer leur salle à manger, ils ne savent toujours pas quand ils pourront la rouvrir.
« Si ça ne repart pas bientôt, il faut s’attendre à ce qu’entre 40 et 50% de tous les restaurants du Québec ferment définitivement. Je m’attends à ce que plusieurs choisissent de ne pas renouveler leur bail et attendent que la crise soit derrière nous pour démarrer un nouveau restaurant. »
Cette analyse, c’est celle de François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ). Son avis est partagé par Julie Tourangeau, copropriétaire de la brasserie Les Deux Richard et présidente de la Chambre de commerce du Grand Sainte-Agathe.
« Tout le monde a un loyer, des assurances, des taxes à payer. L’aide aux loyers commerciaux proposée par le fédéral n’a pas vraiment fonctionné, les locateurs n’ont pas embarqué. Je pense que si en plus il faut s’endetter pour opérer son restaurant, beaucoup vont se poser la question: est-ce que je devrais mettre autant d’énergie juste pour ne pas faire de pertes? », avance-t-elle.
Rentabilité en péril
La question est encore plus pertinente dans des régions touristiques comme les Laurentides. Nos restaurants ne peuvent pour ainsi dire pas survivre sans l’apport de gens de l’extérieur, selon l’ARQ. De plus, tout indique que lorsque les salles à manger rouvriront, les règles de distanciation sociale feront mal à leur chiffre d’affaires.
C’est exactement la situation dans laquelle se trouve le propriétaire du restaurant Mille Pâtes, Paul Lebel, qui a pignon sur rue à Mont-Tremblant. « Je m’attends, selon la disposition de ma salle à manger, à pouvoir accueillir juste 30% de la capacité habituelle, pour respecter les 2 m de distance imposés. Je vais devoir compenser ma perte de pieds carrés en faisant plus de produits congelés », confie-t-il. Il ajoute que selon lui, lorsque les affaires reprendront, il n’aura besoin que de quatre employés, plutôt que les 10 qu’il embauchait auparavant.
Il faut dire que le cas de Mont-Tremblant est particulièrement dramatique, car on y compte une panoplie de restaurants vivant majoritairement du tourisme. Pour M. Meunier de l’ARQ, « dans les régions où il y a une dépendance totale aux clients de l’extérieur, rouvrir à 50% de capacité, ça ne tient pas la route, honnêtement. C’est une question de rentabilité: les loyers sont élevés, les marges de profit sont faibles, les restaurants ne pourront juste pas vivre à 50% de leur chiffre d’affaires. »
Paul Lebel, lui, croit pouvoir tenir le coup à 50%, mais pour y arriver, il faudrait qu’en plus de la clientèle locale et des touristes intérieurs, les Américains soient autorisés à revenir au pays. Mais même si ça devait arriver, « le modèle d’affaires et les revenus vont changer, ça, c’est sûr », reconnaît-il.
Julie Tourangeau n’est guère plus optimiste. « Pour nous, la question, c’est: comment rentabiliser à 50%, en plus de devoir complètement réorganiser l’activité autour du bar? On a une bonne clientèle d’affaires et locale, mais on a besoin des touristes l’été. En plus, avec la pénurie de main-d’œuvre, ces dernières années, on avait beaucoup haussé les salaires pour fidéliser nos employés, ce qui fait que notre marge de profit était déjà moins grande avant la crise », avoue-t-elle.
L’État à la rescousse
Pour Julie Tourangeau, la solution, c’est qu’une aide gouvernementale spécialement conçue pour les restaurants comme le sien soit annoncée rapidement, pour leur permettre de se repositionner. François Meunier de l’ARQ fait le même constat.
« Il faut une aide directe de l’État si on veut survivre, croit-il. Les restaurateurs font face présentement à beaucoup d’inconnu: d’accord, les subventions salariales paieront 75% du salaire des employés, mais les clients seront-ils au rendez-vous? Car au-delà de l’aspect santé, il y a aussi l’aspect économique: on est à 17% de chômage au Québec, il faut s’attendre à ce que le consommateur y aille mollo sur la dépense. »
Chose certaine, lorsque la relance s’effectuera, il faut être sûr de ne pas reculer, ce qui serait le pire scénario, selon M. Meunier. « On joue avec du périssable, rappelle-t-il, on peut perdre des milliers de dollars si on se refait un inventaire et qu’on ne peut pas l’écouler. »
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