Une reprise d’activités longtemps attendue
Les détaillants du Grand Ste-Agathe rouvrent les valves
Port du masque pour essayer des vêtements ou interdiction d’essayer sur place, cabines d’essayage fermées, obligation de se désinfecter les mains, interdiction de flâner, paiement par cartes seulement, aménagement de « circuits » dans les allées pour éviter que le monde se croise… malgré un train de mesures de sécurité, rien ne pouvait empêcher les clients de retourner chez leurs détaillants locaux la semaine dernière.
Plusieurs commerces ont connu des achalandages très importants, notamment Chaussures populaires. Son propriétaire, Martin Lajeunesse, n’avait pas une minute à lui les trois premiers jours de réouverture.
« Ç’a été plus fort qu’en temps régulier, confiait-il au journal le 7 mai. On voit que le monde avait hâte d’acheter, surtout pour les enfants, qui ne rentraient plus dans leurs espadrilles et leurs bottes d’eau. La question, c’est: est-ce qu’on a un boum présentement puis qu’après ça, ça va casser? »
« Même si ça roule depuis lundi et qu’on a à peine le temps de manger, ça ne veut pas dire que ça va compenser tout le temps qu’on a été fermé. »
-Martin Lajeunesse
La situation de Chaussures populaires n’est pas unique. Selon la Chambre de commerce du Grand Sainte-Agathe (CCGSA), plusieurs commerces de détail ont connu une certaine «ruée» de clients chez eux dans les derniers jours. « On voit que beaucoup de commerçants font de bonnes affaires, la clientèle avait clairement des besoins à combler après presque deux mois de confinement. Et tant mieux, parce que nos membres ont essuyé des pertes vraiment importantes avec la crise », déclare sa directrice générale, Nancy Beaulne.
Les clients « respectueux »
Selon cette dernière, on voit dans tout le Grand Sainte-Agathe, si ce n’est à la grandeur des régions où le déconfinement s’est amorcé le 4 mai, une grande polarisation des consommateurs.
« Il y a ceux qui ont peur du déconfinement et qui retardent leurs sorties pour faire des achats et ceux qui sont dans l’euphorie de pouvoir retourner magasiner, soutient-elle. La bonne nouvelle, c’est qu’on voit un bon respect des règles de la Santé publique. »
Un constat que partage à la fois Martin Lajeunesse, de Chaussures populaires, et Daniel Desjardins, des Trésors de la Fondation médicale, qui rouvraient le 8 mai dans l’ancienne église de Fatima.
« C’est mieux que ce que je pensais, confie le premier. Comme on n’accueille pas plus de cinq clients à la fois dans le magasin, il y a eu des files d’attente sur le trottoir. En général, les clients ont attendu en restant patients et ils ont été pas mal respectueux des consignes, comme amener sa paire de bas pour essayer des souliers et ne pas s’éterniser à l’intérieur. »
« J’ai été surpris de voir autant de clients venir en amenant leurs propres masques, renchérit le deuxième. On voulait leur en offrir à l’entrée, mais finalement, on n’a pas eu à en distribuer tant que ça. Ç’a repris tranquillement de notre bord, il n’y avait pas d’attente trop, trop, même si on n’accueille pas plus de 15 clients à la fois. Le reste des consignes est bien accepté: les gens lavent leurs mains, n’essaient pas le linge, ne demandent pas à utiliser les toilettes, restent dans les ronds qu’on a mis à terre pour leur indiquer où se placer… »
M. Desjardins ajoute que son équipe avait bien préparé les lieux, notamment en séparant les meubles du reste du matériel proposé pour éviter des concentrations de clients au même endroit.
Les gens d’affaires partagés
Si certains détaillants attendaient impatiemment le feu vert des autorités pour reprendre leurs activités, d’autres préfèrent, au contraire, jouer de prudence. C’est notamment le cas de la Boutique Liliane Bruneau, à Sainte-Agathe. Sa propriétaire a fait le choix de ne pas rouvrir ses portes le 4 mai, mais plutôt le 19. Elle avait confié le 8 mai à L’info du Nord qu’elle préférait « attendre de voir comment la situation évoluera avant de rouvrir la boutique. »
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