Reprise graduelle de l’économie: de bonnes nouvelles avec des bémols
Le mois de mai qui s’amorce se déroulera sous le signe de l’économie. Québec a annoncé que dès le 4 mai, et graduellement durant les quatre semaines qui suivront, il sera permis aux entreprises œuvrant dans le commerce du détail, la construction et le secteur manufacturier de rouvrir leurs portes. Une décision applaudie dans la région.
Pour la directrice générale de la Chambre de commerce du Grand Sainte-Agathe (CCGSA), Nancy Beaulne, ces réouvertures bienvenues d’entreprises « apporteront de l’eau au moulin ». Comme aucune relance du secteur touristique n’a encore été annoncée par Québec, un retour graduel de la clientèle dans nos boutiques et la reprise des chantiers permettra à plusieurs de se sortir la tête de l’eau, selon elle.
« C’est une grande partie de notre économie qui va reprendre, avance-t-elle. Plusieurs vont renoncer à la PCU [Prestation canadienne d’urgence] pour rouvrir leurs portes. J’ai bon espoir qu’une bonne partie de la saison estivale va pouvoir être sauvée. »
Rappelons que les mois de juillet et d’août demeurent, dans le Grand Sainte-Agathe, la période faste de l’année sur le plan des affaires.
Si le déconfinement graduel suit son cours sans problème, Mme Beaulne croit qu’on pourrait donc voir un certain afflux de touristes durant l’été et que tenir certains événements pourrait même être possible à l’automne, dans des formules profondément modifiées pour se conformer aux recommandations de santé publique.
« Juin sera le test ultime »
Quoique satisfait de l’annonce de Québec rouvrant une bonne partie des entreprises dans la région, le directeur général de la Corporation de développement économique de la MRC des Laurentides (CDE) est plus tiède que la CCGSA.
« On demeure une région de services, rappelle Paul Calce. Oui, c’est une bonne nouvelle, ça va ramener de l’activité dans nos noyaux villageois, mais pour que nos commerces ne fonctionnent pas à perte, il va falloir des touristes cet été. Juin sera le test ultime, selon moi. Si rendu au 24 juin, on ne peut toujours pas recevoir les gens de Montréal chez nous, l’économie ne pourra pas reprendre. »
Il étoffe sa pensée avec un exemple concret: « Prenons le Cinéparc à Val-Morin. En théorie, il est bien positionné avec la crise, car il va pouvoir projeter des films quand même, vu que tout le monde est dans sa voiture. Mais si le touriste n’est pas là, il ne pourra compter que sur les gens de la place pour faire de l’argent. Mais si les gens de la place n’ont pas d’emploi ou travaillent beaucoup moins d’heures parce qu’il n’y a pas de touristes, auront-ils les sous pour aller au Cinéparc? », questionne-t-il.
Il se demande par ailleurs comment la COVID-19 modifiera les habitudes de consommation.
Aux yeux de M. Calce, plusieurs entrepreneurs ne redémarreront pas la machine à pleine vapeur à compter du 4 mai. « Ils ne mettront pas tous leurs efforts en même temps au cas où on doit revenir en arrière et refermer des régions. Ils attendront plutôt l’arrivée de l’été et iront selon la situation à ce moment-là », croit-il.
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