Pour rendre l’orthophonie accessible à la majorité
Le CASO voit le jour
Au Québec, on estime qu’un enfant sur 4 est mal préparé à l’entrée à la maternelle, souvent en raison d’un trouble du développement du langage. C’est ce qui a poussé un groupe de citoyens à se mobiliser dans la région pour rendre les services d’orthophonie plus accessibles aux enfants qui en ont besoin.
Le Centre d’actions sociales en orthophonie (CASO) a été lancé en grande pompe le 20 novembre à la Place Lagny de Sainte-Agathe-des-Monts. Né de la volonté de parents et de professionnels du milieu désireux de mieux répondre aux besoins des enfants, l’organisme à but non lucratif desservira le territoire de la Commission scolaire des Laurentides, donc de La Minerve à Saint-Donat et de Saint-Sauveur à Labelle.
« Le CASO existe car il y a beaucoup de besoins, mais pas assez de services sur le territoire, déclare Stéphane Lalonde, orthophoniste et co-fondateur du nouvel organisme. Je ne lance pas la pierre ni au CISSS ni à la commission scolaire, ils sont pleins de bonne volonté, mais la charge administrative est trop grande », avance-t-il.
Selon le CISSS des Laurentides, il y a 27 usagers en attente pour le même secteur pour de l’intervention précoce pour retard de langage et 110 en attente pour le programme de déficience de langage. Dans ce dernier cas, l’agente d’information Bianca Desrosiers affirme que le CISSS a « desservi 110 usagers depuis le mois d’avril comparativement à 92 usagers à la même date l’an dernier. » Elle ajoute qu’actuellement, le CISSS est en recrutement pour pourvoir un poste en orthophonie. « L’accueil de cet orthophoniste aidera certainement à réduire nos listes d’attente », dit-elle.
Faire le pont entre la famille et les services
Le CASO se donne pour mission de répondre aux « trous de service », c’est-à-dire aux enfants qui ont été suivis le temps de quelques rencontres mais qui, pour une raison ou une autre, ont dû cesser de voir un orthophoniste, ainsi que pour la clientèle non desservie par le CISSS des Laurentides. L’aide ira autant à une famille qui veut obtenir un diagnostic pour son enfant qu’à une dont l’enfant a déjà été diagnostiqué. Le but est également de créer des liens avec des services de garde sur le territoire, tant en milieu familial qu’en CPE.
« Selon la littérature scientifique, l’intervention orthophonique a un impact majeur sur l’estime de l’enfant, sa participation sociale, ses apprentissages et sa réussite scolaire. »
-Stéphane Lalonde
Ultimement, le CASO se veut une passerelle: des spécialistes évalueront les besoins de l’enfant et identifieront, au niveau des cinq sphères du développement du langage, dans lesquelles il présente des lacunes. Puis, l’organisme donnera à sa famille l’argent nécessaire pour qu’elle envoie son enfant voir un orthophoniste en pratique privée. « On compte sur le territoire qu’on dessert 14 orthophonistes au privé. On croit que le nombre est suffisant pour répondre aux besoins, en combinaison avec le public, si on organise un partage entre eux », croit Stéphane Lalonde.
Bailleurs de fonds majeurs
On peut dès maintenant faire des dons au CASO, qui est reconnu comme un organisme de bienfaisance au fédéral. Tout l’argent recueilli servira à rendre accessible aux enfants qui en ont besoin des consultations avec un orthophoniste et, pour ceux en milieu scolaire qui ont des troubles de dysphasie, dyslexie ou dysorthographie, des outils technologiques (portables, logiciels spécialisés, dictionnaires électroniques, numériseurs, etc.), prêtés pour leur venir en aide. Le site web du CASO est encore en construction, mais on peut recourir dès maintenant à la page Facebook « Centre d’actions sociales en orthophonie » pour déposer une demande pour son enfant.
Le CASO peut déjà compter sur du soutien de plusieurs entreprises et associations privées, ainsi que sur deux fondations: la Fondation Maude Gauthier, dont le don servira à créer une banque d’ordinateurs, et la Fondation Tremblant, qui a versé 50 000$ issus du 24h de Tremblant pour les évaluations et traitements personnalisés en orthophonie. Ces fonds devant être utilisés pour soutenir des enfants défavorisés, les parents qui veulent bénéficier des services du CASO devront fournir leur déclaration de revenus.
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