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Quand l’insalubrité devient mortelle

Syndrome de Diogène

Publié le 3 septembre 2019 par Maxime Coursol

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Maxime Coursol

Rédacteur en chef - L'info du Nord | mcoursol@inmedias.ca

La Régie incendie des Monts (RIDM) et le Centre de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSS) unissent leurs forces pour contrer l’insalubrité morbide dans la région.

L’insalubrité morbide est un désordre psychologique qui peut avoir de graves conséquences sur la santé et la sécurité de ceux qui en souffrent. - (Photo gracieuseté)

L’insalubrité morbide, ou syndrome de Diogène, consiste à accumuler des objets ou des déchets de façon excessive. Les individus qui ont ce comportement finissent par vivre dans des conditions insalubres, ce qui peut entraîner des problèmes de santé et de sécurité, surtout dans le cas où un incendie se déclenche.

« Une fois, lors d’une intervention, je suis entré dans un appartement et il y avait des débris jusqu’au plafond, raconte le directeur de la RIDM, Sébastien Lajoie. Il fallait grimper dans un genre de tunnel aménagé entre les débris et ramper dans le tunnel à plat ventre pour circuler dans le logement. » La dame qui vivait là avait accumulé des tonnes de matériel dans son appartement de trois pièces et demie, allant du pot de yogourt aux vieux pneus. Il aura fallu un jugement de cour pour finalement évacuer la dame et vider l’appartement, qui posait un risque direct à la sécurité du bâtiment où elle logeait, en cas d’incendie.

Ces cas extrêmes ne sont pas communs, mais ils augmentent un peu partout au Québec. On estime qu’environ 2% de la population peut être aux prises avec un syndrome de Diogène, dont une part importante de personnes vivant seules. La littérature indique également que 10% de la population de 65 ans et plus peut présenter ce syndrome. Signalons qu’il est causé généralement par un dérèglement psychologique.

Une plus grande concertation

Afin de mieux intervenir dans des cas d’insalubrité morbide, le CISSS et la RIDM ont conclu une entente permettant de partager l’information entre eux. Ainsi, si les pompiers découvrent une personne atteinte dans leur tournée de prévention ou lors d’une intervention, ils pourront en informer le CISSS, ce qui était légalement impossible sans une entente officielle. À l’inverse, si un intervenant du CISSS découvre en visitant une personne atteinte une habitation à risque d’incendie ou présentant possiblement un problème de stabilité de la structure, il pourra demander aux pompiers d’intervenir.

« Ce type d’entente permet de bien coordonner les interventions de l’ensemble des acteurs, explique Thaïs Dubé, agente d’information au CISSS. Les municipalités et les services d’incendie interviennent quant à la sécurité du lieu physique et à sa conformité au niveau de la réglementation municipale alors que le réseau intervient principalement pour assurer la santé et le bien-être de la personne. Souvent, des organismes communautaires sont aussi interpellés. »

Hausse à prévoir

Depuis la conclusion de ce genre d’ententes sur son territoire, le CISSS des Laurentides a recensé 130 cas d’insalubrité morbide. Cinq d’entre eux proviennent du secteur desservi par la RIDM (Sainte-Agathe, Ivry, Sainte-Lucie, Lantier, Val-David et Val-Morin).

Selon Thaïs Dubé, sur les 130 cas signalés, 40% des personnes concernées présentaient un problème de santé mentale ou de dépendance, 16% des troubles de mobilité et 11% de démence. « Sachant que ces deux dernières problématiques sont le lot des personnes vieillissantes, on peut anticiper une hausse des cas reliée au vieillissement de la population », croit-elle.

« Les intervenants psychosociaux de notre équipe de santé mentale sont des acteurs essentiels qui viennent soutenir la personne prise dans cette situation. Nos équipes des services à domicile peuvent aussi être impliquées» , souligne Mme Dubé.

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