Corridor faunique à Ivry: un travail de longue haleine récompensé
L’acquisition par Conservation de la nature Canada (CNC) d’une terre privée à Ivry-sur-le-Lac est l’aboutissement de trois années d’efforts.
C’est en 2016 que CNC et l’organisme local de protection de l’environnement Conservation Manitou ont créé un comité conjoint. Leur but était d’identifier les terrains intéressants pour connecter entre elles les terres que chacun protège dans la région. Rapidement, le terrain de Luc Piché traversant la route 117 a suscité un grand intérêt (voir l’autre texte). Il restait maintenant à convaincre ce propriétaire de la céder à CNC.
« On a été patient, convient le président de Conservation Manitou, Stephen Takacsy. Ça nous a pris deux ans pour qu’il accepte de se départir du terrain. Il nous restait maintenant à l’acheter. Pour y arriver, nous avons eu besoin de plusieurs bailleurs de fonds. »
Les militants écologistes ont réussi à obtenir du financement des gouvernements de la province (par le biais du projet Ensemble pour la nature) et fédéral (par le Programme de conservation du patrimoine naturel). La Fondation Hydro-Québec pour l’environnement et la Fondation de la faune du Québec ont également contribué.
Une fois le terrain officiellement acquis, CNC l’administrera et s’occupera notamment d’aménager des sentiers naturels permettant aux animaux, petits et grands, de se déplacer du nord au sud de la 117 et vice-versa. Pour ce faire, l’organisme peut compter sur des partenariats avec la MRC des Laurentides, l’organisme Éco-Corridors laurentiens, la Corporation du parc linéaire du P’tit Train du Nord, le Sentier transcanadien et la Fondation Woodcock.
Vers une meilleure protection
L’annonce officielle de l’acquisition du terrain, le 19 août à Ivry, a consacré l’ensemble de ces efforts. Pour l’événement, le député fédéral de Laurentides-Labelle David Graham et le ministre québécois de l’Environnement Benoît Charette se sont joints au maire d’Ivry Daniel Charette et au préfet de la MRC Marc L’Heureux. Tous ont fait part de leur fierté de voir une nouvelle aire protégée s’ajouter dans la région.
« Quand on parle du développement du territoire, on pense souvent à des commerces et des maisons. Mais il ne faut jamais oublier qu’un territoire, c’est aussi ses paysages, sa faune et sa flore », a notamment déclaré le préfet L’Heureux.
Le ministre de l’Environnement, pour sa part, a rappelé l’objectif de son gouvernement de protéger l’environnement de 17% de tout le territoire québécois d’ici la fin de 2020. « On est un peu en retard sur l’objectif, mais plusieurs annonces sont à venir. Cette annonce, aujourd’hui, nous permet de continuer d’avancer dans la bonne direction. »
En entrevue après la conférence de presse avec L’information du Nord, le ministre Charette s’est engagé à mieux répartir les aires protégées entre le nord et le sud de la province, sans oublier les aires maritimes, pour atteindre ce 17%.
« C’est important de ne négliger aucun territoire, car la variété de la faune et de la flore du Québec est plus importante au sud », a-t-il convenu. Il dit également encourager les partenariats avec les milieux pour assurer une meilleure décentralisation dans l’administration et l’entretien des aires protégées au Québec.
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