La Gamine ferme ses portes
Après 46 ans sur la rue St-Vincent
La Gamine, une institution du commerce du détail à Sainte-Agathe-des-Monts, cessera définitivement ses activités. La fermeture deviendra effective lorsque l’inventaire sera complètement liquidé.
C’est avec une émotion manifeste dans les yeux que Nicole Ritchie, fondatrice de La Gamine, nous accueille dans sa boutique, le 25 juillet. « Ça fait drôle de la voir aussi vide », confie-t-elle d’emblée à notre journaliste. Il faut dire que c’est 46 ans de sa vie qui se terminent ici. La Gamine fait partie du décor de la rue St-Vincent depuis 1973 et il s’en est passé, des choses, dans la vie de cette entreprise (voir l’autre texte).
Mme Ritchie a senti, après tout ce temps, qu’il était temps pour elle de clore ce chapitre important dans sa vie. « C’est une combinaison de facteurs qui m’a poussé à prendre cette décision, explique-t-elle. Tout d’abord, mon âge. Je me sens plus fatiguée maintenant de travailler de longues heures. Ensuite, je sens depuis 5-6 ans un changement dans la consommation. De plus en plus, les gens se tournent vers Amazon pour acheter des vêtements, et comme tous les commerçants de détail, ç’a un impact sur mon chiffre d’affaires. Enfin, je ne sens pas une volonté politique de revitaliser la rue St-Vincent à court terme et je ne crois pas que la majorité des gens aient envie de magasiner dans une rue où il y a des bâtisses à l’abandon. »
Pas de relève
Qualifiant la rue St-Vincent de « rue qui meurt lentement », Mme Ritchie déplore l’évolution du centre-ville, où les magasins plus personnalisés, opérés par des commerçants issus de la région, disparaissent les uns après les autres. Si elle dit n’avoir rien contre l’arrivée des bannières commerciales, qui priorisent le secteur de la route 117, elle regrette qu’il n’y ait pas une telle relève pour le centre-ville.
« Je crois en une approche personnalisée, dit-elle. J’ai des clientes qui viennent chez moi depuis les premiers jours. On développe une relation avec elles, on sait ce qu’elles ont dans leur garde-robe. On ne trouve pas ça dans un magasin à bannière, et c’est bien correct. Mais il faut conserver cette approche personnalisée si on veut une clientèle fidèle. » Elle croit que la jeune génération croit moins à ce modèle d’affaires.
Mme Ritchie regrette aussi qu’il n’y ait plus autant d’animation qu’avant de la part des commerçants du centre-ville. « On sent un certain désintéressement. Avant, tous les commerçants, nous nous tenions ensemble, la communauté créait des événements et s’impliquait pour rendre la rue St-Vincent attirante. On le sent moins aujourd’hui, ça s’essouffle. »
Et maintenant?
Que fera Mme Ritchie lorsque La Gamine aura définitivement fermé ses portes? Elle dit vouloir continuer de s’impliquer pour « sa » rue St-Vincent, notamment via le Marché des Arts, dont elle fait partie du comité organisateur.
« Je possède d’autres bâtiments commerciaux au centre-ville. Alors c’est sûr que mon intérêt va rester. C’est un peu comme mon domaine », conclut Nicole Ritchie.
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