Écolière autiste laissée dehors: le tribunal sévit
La commission scolaire condamnée à verser 6500$
La Commission scolaire des Laurentides est condamnée à payer 6500$ pour dommages moraux aux parents de l’enfant autiste qui avait été « oubliée » dans la cour d’une école de Sainte-Agathe-des-Monts par une température de moins 20 degrés en décembre 2016.
L’incident s’était produit le 19 décembre 2016, à l’école Notre-Dame-de-la-Sagesse. Les parents en colère avaient rendu l’affaire publique à l’époque en contactant L’Information du Nord.
La petite Francesca, atteinte d’autisme de type passif, n’était pas arrivée à l’heure à l’école cette journée-là à cause d’un retard de l’autobus indique le jugement de Jean-Pierre Archambault de la Cour du Québec. En raison de sa condition, elle doit être stimulée et orientée à défaut de quoi, elle ne bouge pas et reste immobile sur place. Comme il n’y avait personne pour l’accueillir, l’enfant était restée seule dans la cour d’école pendant environ une heure et trente.
C’est une intervenante de l’école qui l’avait aperçue alors « qu’elle pleurait les mains gelées et les joues toutes rouges », indique le jugement. « Il est évident que X était alors dans un état de panique et de choc et qu’elle était transie et gelée », a aussi écrit le juge Archambault.
L’enseignante ne s’était pas enquis auprès des parents, comme l’exigeait le protocole, de l’absence de l’enfant, une des six élèves que comptait la classe spéciale.
Perte de confiance
Les parents s’étaient fâchés en apprenant le grave incident, d’autant plus que le personnel de l’école avait tenté d’atténuer la gravité des événements en ce qui concernait le temps que l’enfant avait réellement passé seul dans la cour d’école, a rappelé le père Ivo Duo, lors d’un entretien avec L’information du Nord, le 18 octobre.
M. Duo a indiqué que lui et sa conjointe Nathalie Lafleur-Chartrand ne se sont jamais remis tout à fait de cet incident. Pendant l’année et demie qui a suivi, ils ont gardé l’enfant à la maison puisqu’ils avaient perdu confiance dans l’école. Avec l’aide de leur famille, ils ont pu faire les classes à la maison à leur fille, une tâche épuisante dans son état.
Cette année, Francesca a fait son entrée à la Polyvalente des Monts. M. Duo a indiqué que tout se déroulait très bien jusqu’à maintenant. L’enfant est heureuse.
« On ne sera plus jamais tout à fait tranquille en ce qui concerne notre fille. Avant, on faisait entièrement confiance aux professionnels, mais on ne le peut plus maintenant », raconte le père. M. Duo est par ailleurs d’avis que les enseignantes de Francesca et la directrice de l’école s’en sont tiré à trop bon compte dans cette affaire.
La CSL prend des mesures
Le cas de Francesca relève « d’une situation malheureuse et exceptionnelle » et des améliorations ont été apportées dans les écoles de la Commission scolaire des Laurentides (CSL) pour éviter d’autres incidents de la sorte.
C’est ce qu’indique la CSL par le biais de sa porte-parole Stéphanie Fournelle-Maurice. La Commission scolaire ajoute que l’enfant autiste a été laissée à elle-même dans la cour de l’école Notre-Dame-de-la-Sagesse de Sainte-Agathe par grand froid à cause d’un problème de coordination des ressources humaines dans l’organisation.
Bien que la CSL avait déjà un protocole en place qui, selon elle, fonctionnait bien, des améliorations ont tout de même été apportées depuis l’événement.
« Une ressource a été ajoutée au débarcadère, dont le mandat est de superviser l’arrivée des autobus et la prise en charge des élèves », souligne-t-on.
De plus, une prise de présence verbale avec la secrétaire de l’école s’ajoute à celle qui s’effectuait à l’aide d’un logiciel.
« Dans les jours qui ont suivi l’événement, tout le personnel a été rencontré afin de se faire rappeler le processus déjà en place », mentionne-t-on.
À la CSL, on rappelle que selon le processus habituel, les opérateurs d’autobus en retard doivent aviser les écoles. Une fois à la cour d’école, aucun chauffeur ne peut faire débarquer des élèves en l’absence de supervision.
Les intervenants sur place prennent en charge les enfants pour qu’ils entrent en classe. Puis, l’enseignant prend les présences et communique les absences à la secrétaire. En cas d’absence, la secrétaire contacte les parents, à moins que l’absence ait été préalablement motivée, précise-t-on.
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