Vélo de neige: le comité de réflexion sur les usages aurait dû être consulté
Val-David
Mme Poulin, vous n’êtes pas sans savoir ma surprise et encore plus ma grande déception de constater mardi soir, lors de l’assemblée du conseil de Val-David, que vous avez décidé de prolonger le projet pilote du vélo de neige (fatbike) cet hiver.

Vous ne semblez pas comprendre le sens du mot « projet pilote ». Normalement, un projet pilote, on le fait une fois, ensuite on analyse les impacts, et, par la suite, on prend une décision. Vous, vous semblez faire des projets pilotes annuels. Cela ne s’appelle plus un projet pilote, mais plutôt une nouvelle activité dans la réserve naturelle.
Lorsque je vous ai manifesté ma grande déception, pour ne pas dire mon indignation face à ce fait accompli, vous m’avez donné comme raison qu’il n’y avait pas eu de rapport sur le projet pilote.
Consultation
Le minimum que vous auriez dû faire est de consulter le comité de réflexion et vous auriez vite compris, en consultant le résultat du sondage, qu’il n’existe pas un randonneur qui veut rencontrer un vélo de neige dans sa piste. Il me semble que ce n’est pas compliqué à comprendre: les randonneurs contemplent, les cyclistes roulent, ça ne fait pas bon ménage.
Ce qui m’indigne encore plus, c’est que vous avez assisté à la consultation publique du comité de réflexion le 25 novembre dernier, vous avez entendu comme moi, que la cohabitions dans les pistes n’est possible que pour les cyclistes. Tous les randonneurs étaient contre et cela se comprend très bien: on sait qui va se faire mal.
De plus, lorsque je vous ai dit pourquoi Val-Morin avait décidé d’interdire le vélo de neige, vous m’avez dit, du bout des lèvres, que cela va peut-être changer. Je comprends donc que vous savez des choses que j’ignore. On appelle ça de la politique et là, moi, je décroche, car ce n’est pas mon domaine.
Lorsque je vous ai demandé si le tracé du projet pilote annuel version 2018 serait le même que celui de la version 2017, vous m’avez dit que la communauté vélo rencontrerait M. Généreux avec vous et/ou un conseiller et les employés du parc pour déterminer la ou les pistes de vélo de neige. Excusez-moi, mais cela n’a rien pour me rassurer. Ils sont sûrement plus au fait des problématiques que le comité de réflexion que vous avez formé pour je ne sais plus trop au juste pourquoi. Je constate que vous faites une grande place à la communauté non-vélo dans ce groupe.
Un moment donné, il va falloir avoir le courage de se dire les vraies choses et arrêter de faire de la petite politique sur un enjeu aussi important que la réserve naturelle. Est-ce que vous pensez sincèrement que la communauté vélo va arrêter ses demandes après une, deux ou trois pistes dédiées à eux? Désolé de vous répondre qu’après les avoir côtoyés depuis presque qu’un an, j’ai le regret de devoir vous dire que c’est un puits sans fond, doublé d’un panier de crabes.
J’ai tellement entendu de contradictions dans ce dossier comme ce citoyen qui se plaignait que la piste de vélo de montagne La Césaire était dangereuse du fait qu’il devait la faire aller-retour, donc rencontrer d’autres vélos. Deux vélos qui se rencontrent, c’est dangereux, mais un vélo de neige qui rencontre un randonneur c’est sécuritaire?
On aura beau leur décrocher la lune, ils vont dire oui c’est beau, mais ailleurs c’est gratuit. Voyez-vous où l’on s’en va avec ça. Je pense qu’on en a plein les bras avec les activités actuelles du parc. On devrait se concentrer à consolider ces pratiques, autant au niveau de la pratique de ces activités que de la réhabilitation des pistes actuelles. J’ai réalisé également que la cohabitation vélo de montagne d’été et randonneurs n’est pas encore intégré pour plusieurs!
J’ai bien peur, avec la direction que vous prenez, dans quelques années et avec les gros déficits que le Parc va générer, que les gens qui veulent la paix vont aller jouer ailleurs (je les envie de pouvoir aller jouer ailleurs, moi qui a investi beaucoup de temps et de sous pour nous construire un petit nid d’amour juste aux abords du parc. Je me sen pris en otage). Vous allez nous dire encore une fois que si c’était à refaire, vous feriez autrement. Que voulez-vous, ce qui est fait reste fait et on va de l’avant.
Ça fait un an qu’on entend parler de la communauté vélo. J’ai l’impression que si la communauté non vélo ne se manifeste pas bientôt, notre réserve naturelle est vouée à un bien triste sort. Bonne chance pour la suite des choses.
Jean-François Julien,
Ex-membre de comité de réflexion sur les usages dans la réserve naturelle
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