Voyage au pays des Mohawks
Beaucoup de gens connaissent la réserve autochtone de Doncaster, mais bien peu les gens qui y habitent.

Aussi appelée Tioweroton, cette réserve amérindienne de Sainte-Lucie-des-Laurentides a été créée en 1853. Tioweroton, c’est un peu le terrain de jeu des Amérindiens qui viennent y chasser ou pêcher pendant quelques jours ou quelques semaines.
Vivre en pleine nature
Ce territoire d’environ 100 km² est géré par les Mohawks. Les Amérindiens de cette nation, membre de la Confédération des Six-Nations, vivent principalement à Akwesasne, Kahnawake et Kanesatake, non loin de Montréal. Tioweroton est géré, cependant, par la réserve de Kahnawake et son conseil de bande.
La rivière Doncaster traverse la réserve qui comprend aussi plus d’une quarantaine de lacs dont les noms ont été donnés par les Mohawks eux-mêmes. “Ici, les maisons (plus de 250) appartiennent aux membres de la communauté, mais pas la terre”, explique Billy Diabo, l’un des 12 chefs que compte la réserve de Kahnawake. Sur la réserve, pas d’eau courante, ni d’électricité et encore moins de routes asphaltées. Y vivre, c’est apprendre à survivre avec les moyens du bord. M. Diabo s’enorgueillit d’ailleurs de subvenir à presque tous ses besoins grâce à la chasse, la pêche et au jardin qu’il exploite chaque été.
Être chef, c’est un travail à temps plein chez les Mohawks. Billy Diabo a abandonné son métier de policier (peacekeeper) pour occuper cette fonction importante, tout comme Gina Kanietahawi Deer qui opère aussi un commerce à Sainte-Lucie-des-Laurentides. Un conseil de bande à l’avant-garde avec 5 femmes sur 12 à sa tête, précise fièrement Mme Deer.
Sur la réserve amérindienne de Doncaster, pas de bateaux à moteur sur les cours d’eau. La chasse, elle, est sévèrement contrôlée. “La préservation de notre environnement est fondamentale et c’est le rôle des chefs d’établir des règles”, explique M. Diabo.
Culture riche
Gina Kanietahawi Deer et Billy Diabo sont fiers de leurs origines. “Notre culture a été un peu oubliée avec les générations”, explique Mme Deer. “Il fut un temps où il nous était même interdit d’apprendre notre propre langue. Aujourd’hui, la langue est enseignée dès le plus jeune âge.”
Gina et Billy s’appliquent, eux, à rattraper le temps perdu en apprenant quelques mots. Ils constatent avec joie l’intérêt que portent les plus jeunes à leur culture. “On leur apprend l’histoire de notre peuple, les chants, les danses et la médecine traditionnelle. C’est très prometteur pour les générations à venir et notre mémoire collective”, estime Gina Kanietahawi Deer.
“Nous voulons créer des liens plus étroits avec les communautés voisines”, nous dit M. Diabo. La communauté mohawk n’a pas hésité, on s’en souviendra, à prendre position dans le dossier du mont Kaaikop à Sainte-Lucie-des-Laurentides. “Notre culture est riche et nous voulons la partager avec les autres. Nous y travaillons et c’est pour très bientôt”, de conclure Billy Diabo.
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