«Des fugues, il y en a aussi au Centre jeunesse d’Huberdeau»
Un réseau organisé de prostitution à Sainte-Agathe ?
Les gens de la région des Laurentides se posent la question: le problème des fugues dans les centres jeunesse, de l'infiltration par des groupes criminalisés, du recrutement pour la prostitution et de la drogue, sont-ils des phénomènes uniquement montréalais ou lavallois?

La voix au bout du fil hésite. Cette personne qui a requis l’anonymat avant d’accepter de nous parler rappelle qu’elle ne fait plus partie du personnel d’intervenants au centre jeunesse de Huberdeau depuis un certain temps déjà. Elle réfléchit quelques secondes puis répond: « j’ai encore quelques contacts avec des gens qui travaillent au Centre (de Huberdeau). Les échos que j’en reçois sont que ce qui se passe au centre jeunesse de Montréal ou de Laval n’est pas unique. Il se fait aussi du recrutement à Huberdeau. On m’a même dit que les “recruteurs” offraient du transport aux jeunes qu’ils approchent. »
Notre source a fait partie du personnel d’éducateurs et éducatrices du centre huberdois, dans le temps où ce qui se passe à Laval, Montréal et dans les zones urbaines n’était pas courant.
Un mauvais message
« Bien sûr, des problèmes de drogue, ça existait dans mon temps. La prostitution? Possible que ça existait aussi, mais c’était plus caché. On n’en parlait pas ou peu. Mais il y avait des fugues à Huberdeau, tant des gars que des filles, ça arrivait toutefois par “coups”. Ça dépendait de la période de l’année. C’était plus fréquent après l’hiver, quand avec la fièvre du printemps l’enfant était pris d’un goût de liberté, mais on parlait surtout en termes de “fuguettes”. Ce goût passager ne les menait jamais très loin.»
Le portrait a commencé à changer quand on a modifié la loi de la protection de la jeunesse… et avec les coupures dans le budget d’opération des centres Jeunesse.
« Dans mon temps, c’était l’éducateur ou l’éducatrice, un membre du personnel ou un gardien qui partait à la recherche du gars ou de la fille en fugue. Avec le changement à la loi, on s’en remet dorénavant aux policiers de la SQ (à Huberdeau) pour faire ce travail. C’est une grave erreur. Il y a plusieurs années, savoir que c’était quelqu’un qui travaillait au Centre qui partait à sa recherche, le jeune avait le sentiment qu’on tenait à lui… Quand un enfant fugue, c’est un appel à l’aide qu’il lance. Et de nos jours, réaliser que les gens qui travaillent avec lui (au centre) le laissent aller, que ce sont maintenant des policiers qui sont lancés à sa poursuite, c’est pas un beau message qu’on lui envoie. On a aggravé la situation en coupant dans les budgets d’opération de ces centres spécialisés qui s’occupent aujourd’hui d’une clientèle plus problématique, avec des cas de problèmes de santé mentale beaucoup plus lourds et fréquents qu’autrefois. »
Dans un dossier spécial sur la prostitution juvénile, La Presse + nous apprend ce vendredi matin que ce problème est assurément présent dans les Laurentides. On dit même qu’un réseau organisé de prostitution opère dans les hôtels et les maisons privées alors que les gangs de rue et le crime organisé sont omniprésents.
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