L’homme qui veut sauver des vies
L'Agathois Raynald Hawkins
ENTREVUE - Les journalistes et animateurs d'émissions d'information radio et télé pensent spontanément à lui pour parler de la Semaine nationale de la prévention de la noyade, comme on l'a fait à profusion il y a deux semaines. Son nom, Raynald Hawkins, un Agathois de racine, qui vit dorénavant à Laval… et dans les médias.
Père de deux filles, Lili-Maude, 24 ans, et Pénélope, 21 ans, Raynald est directeur général de la Société de sauvetage du Québec depuis le 4 juillet 1990. Cela fera 30 ans en janvier prochain qu’il bosse d’ailleurs au sein de cet organisme.
Les médias voient en lui une référence pour commenter une tragique perte de vie dans un plan d’eau, qu’il s’agisse de lac, rivière ou piscine, « souvent un accident mortel qu’on aurait pu éviter », soulignera-t-il.
« J’ai quitté Sainte-Agathe en 1986 pour obtenir mon baccalauréat en éducation physique à l’UQAM », se rappelle M. Hawkins. « J’ai fait des études à temps partiel à cause de mon embauche la même année comme directeur technique à la Société de sauvetage. »
Ce poste, il le devait à un emploi d’été, sauveteur à la plage Tessier, à l’âge de 15 ans! L’été suivant, il était chef-sauveteur à la petite plage Ste-Lucie, avant de jouer le même rôle à 17 ans, de retour à la plage Tessier. « Cette année-là (1975), Michel Jarry venait d’être nommé nouveau directeur des loisirs à Sainte-Agathe, poste qu’il occupe toujours aujourd’hui », continue celui qui était devenu coordonnateur des trois plages agathoises en 1976.
Clin d’œil à son premier patron
« C’était l’époque où la seule plage Major pouvait accueillir 2 000, 3 000 ou même 4 000 baigneurs certains jours d’été. Dans ce temps-là, il n’y avait pas à ce moment-là ces lignes de natation – délimitées par une série de petites bouées blanches – qu’on installe aujourd’hui à une profondeur d’eau de 1 m 60 (un peu plus de 5’2). Comme tous les autres sauveteurs, j’ai dû sauver quelques personnes de la noyade parce qu’elles s’étaient aventurées trop loin de la plage. Nous (les sauveteurs) nous amusions à calculer le nombre de chandails mouillés sur notre corde à linge pour connaître le total de nos sauvetages durant la journée. »
Devenu Lavalois d’adoption, Raynald Hawkins revient souvent faire son petit tour à Sainte-Agathe où vit son père et plusieurs autres membres de sa famille et amis d’enfance.
« Vers la fin de la vingtaine, je n’avais qu’une idée: devenir patron. Le poste qui m’aurait intéressé à Sainte-Agathe était déjà occupé. Je me disais: ” Si j’attends après Michel (Jarry) pour devenir directeur des loisirs, je risque d’attendre longtemps! Je suis mieux d’aller œuvrer dans une autre organisation. J’ai bien fait parce que Michel est toujours en poste! » a-t-il terminé en faisant un clin d’œil amical à celui qui lui a servi de modèle pour devenir le gestionnaire qu’il est aujourd’hui.
Commentaires sur les noyades
– « Huit fois sur 10, les victimes ne portaient pas – ou ne portaient pas correctement – leur veste de flottaison. C’est encore plus vrai chez les hommes que chez les femmes. »
– « Au-delà de 50 % des victimes savaient nager, nous ont dit leurs proches. »
– « Les gens surestiment leurs capacités (de nageur) et sous-estiment les dangers de l’eau. »
– « En dehors des campagnes de sensibilisation, un 5 à 10% de la population a déjà une préoccupation de sécurité. Or le même pourcentage de gens, en dépit de toutes ces campagnes, vont répondre “tu ne viendras pas me dire quoi faire dans ma cour”! »
– « Ma cause tient à une phrase toute simple: on arrive à sauver des vies en modifiant des comportements. »
– « Il y a 30 ans, on comptait en moyenne 200 noyades par année au Québec. Aujourd’hui, on en dénombre une cinquantaine. »
Raynald Hawkins a organisé le premier championnat québécois de sauvetage en plage qui s’est tenu en 1984 à la plage Major du lac des Sables, à Sainte-Agathe-des-Monts. L’édition 2015 de ce championnat sera tenue au même endroit les 14, 15 et 16 août prochains.
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