Webster s’inspire du Hip-Hop pour faire danser les mots

Publié le 24 février 2023 par Martin Dumont

Publié par

Martin Dumont

Journaliste | mdumont@medialo.ca

Le 4 mars prochain, Webster un des pionniers du hip-hop québécois sera de passage à la bibliothèque de Saint-Donat pour donner un atelier d’écriture aux jeunes de 10 à 14 ans.

Webster sera de passage à la bibliothèque de Saint-Donat le 4 mars prochain pour partager ses trucs d’écriture avec des jeunes de 10 à 14 ans. (Photo- Philippe Ruel)

C’est dans le cadre du projet Lettres Attachées qui consiste en des ateliers donnés à travers le réseau des bibliothèques publiques de la province que le rappeur, qu’on décrit comme érudit des mots, viendra partager ses trucs d’écriture.

Partout dans le monde

C’est en 2009, pour donner suite à une proposition du Musée national des Beaux-Arts du Québec que Webster commence à donner des ateliers d’écriture. « Je trouvais ça intéressant d’intellectualiser ce que je faisais instinctivement. J’ai décortiqué ma manière de faire du rap pour en faire une théorie ». Son approche originale l’a amené à voyager dans le monde. En 2019, il a aussi écrit À l’ombre des feuilles, un manuel d’écriture hip-hop inspiré de ses ateliers. C’est de cette façon qu’il a été approché pour animer un atelier dans le cadre des Lettres Attachées.

Fasciné par l’univers du Hip-Hop

Selon l’artiste, le hip-hop est populaire chez les jeunes parce que c’est un style musical accessible. « Pour faire tu hip-hop, tu n’as besoin que d’une feuille et un crayon et si tu n’en as pas, tu peux rapper dans ta tête », observe-t-il.

De l’avis de Webster, la quête identitaire qui caractérise l’adolescence peut aussi expliquer cet intérêt pour ce genre musical. Pour sa part, c’est parce qu’il ne se reconnaissait pas dans la culture populaire que Webster s’intéresse au Hip-Hop. « C’est un univers qui me parlait beaucoup, parce que ça s’adresse aux marges. Qu’il s’agisse d’une classe sociale, d’une minorité sexuelle, d’une identité raciale, ça permet d’amplifier sa voix », suggère le magicien des mots.

Valoriser le français

Pour Webster, le hip-hop est lié à la subtilité et aux sonorités de la langue qu’on découvre en jouant avec le langage. « Le Hip-Hop est à la jonction entre la littérature et de la musicalité. À travers l’emploi de métaphores et de comparaisons, tu travailles l’aspect littéraire et à travers l’usage des rimes tu mets en place la musicalité », souligne l’artiste.

Si Webster avait à donner un conseil aux jeunes qui voudraient suivre ses traces, il insisterait d’abord sur le travail. « C’est à force d’écrire qu’on devient bon », prévient-il.

Le chanteur rappellera aussi l’importance de garder l’esprit ouvert. « La chose la plus dure pour un artiste est de trouver l’équilibre. Oui, un bon texte s’obtient par la réécriture et le travail, mais il faut aussi arriver au point où il faut dire stop, c’est correct. L’équilibre, c’est la chose la plus difficile à acquérir dans le processus créatif », suggère l’artiste pour conclure.

Un concours à la grandeur du Québec

Lettres attachées est un projet visant à donner la piqûre de la langue française en offrant des ateliers d’écriture dans les bibliothèques publiques du Québec.

Chaque atelier a lieu dans une bibliothèque publique d’une des 17 régions du Québec, et est rediffusé en direct dans les bibliothèques publiques participantes. À chaque fois, l’atelier est en deux volets : une entrevue inspirante avec un artiste, suivie d’un atelier d’écriture.

Au terme de la séance, chaque participant est invité à participer au concours Lettres attachées en écrivant soumettant un texte de 250 mots pour courir la chance de gagner une bourse de 1 500 $.

Pour les détails : https://lettresattachees.ca/

Post Views: 234