Ski de fond
La Traversée des Laurentides : 50 ans de passion pour le ski nordique
En 50 ans d’existence, la Traversée des Laurentides (TDL) a permis aux amateurs de ski nordique de vivre plusieurs expériences de groupe exceptionnelles. L’Info s’est entretenu avec quelques habitués de l’événement afin de pouvoir mieux comprendre l’origine de l’enthousiasme qui anime ces passionnés.
La TDL a débuté en 1975 quand Pierre Gougoux et Roberto Londei ont eu l’idée folle de créer une Traversée de ski de fond dans les Laurentides. « On faisait une carte des sentiers de la région et on s’est rendu compte que des sentiers traversaient toutes les Laurentides. Alors on s’est dit tout simplement dit qu’on allait le faire, traverser les Laurentides », se rappelle le président du Club de plein air de Sainte-Agathe, Pierre Gougoux.
En 1975, la première aventure a réuni une trentaine de skieurs. Les pionniers étaient partis de Mont-Tremblant pour se rendre à Lachute. En raison de l’enthousiasme que la sortie a suscité, au cours des années, l’événement a gagné en popularité. Aujourd’hui, c’est plus 6000 skieurs qui ont participé aux différents événements organisés par les bénévoles de la TDL depuis 50 ans.
Bien qu’organiser des événements annuels dans les Laurentides reste l’identité de l’organisation, l’équipe de la TDL a aussi mis sur pieds des traversées d’envergure ailleurs au Québec au fil des années, dont une épopée de 600 km de Gaspé à Hull en 1984. « Ç’a été des événements incroyables dans notre vie », évoque M.Gougoux avec nostalgie.
Une communauté
Au cours de ces années, la motivation première des organisateurs a toujours été de dessiner un parcours attrayant pour les amateurs tout en mettant en valeur les sentiers patrimoniaux des Laurentides. Pour cette raison, la TDL n’est pas une compétition. Même s’ils sont encadrés pour leur sécurité, tous les participants sont libres de skier à leur rythme, l’intérêt de ceux-ci étant plutôt axé sur l’entraide et le travail d’équipe.
« À travers ces événements, des amitiés se sont formées et perdurent. On partage les mêmes valeurs et on fait quelque chose de beau ensemble, ce qui explique ce besoin de nous retrouver année après année »
-co-fondateur de la TDL, Pierre Gougoux
En plus de contribuer à la démocratisation du ski hors-piste, l’organisme compte parmi ses rangs toute une armée de bénévoles dont la passion s’est aussi exprimée en actions, notamment par l’entretien et la pérennisation des sentiers patrimoniaux de la région. « Quand les vieux ont laissé la place, les jeunes ont pris le relai et c’est magnifique ! », soutient Pierre Gougoux.
Une folle aventure
Pour se joindre à la TDL, les participants doivent être en mesure de skier 50 km par jour sur un parcours accidenté et montagneux. La piste est souvent ouverte que par les skieurs eux-mêmes, les sentiers n’étant pas travaillés mécaniquement. Une journée de ski peut facilement impliquer une ou plusieurs montées et descentes de plus de 700 mètres.
Marie Blackburn et son conjoint Sylvain Bourbeau participent à la TDL depuis plus de 30 ans. Le couple originaire de Prévost en a vécu des défis qui les ont amenés à connecter avec leur résilience personnelle, mais aussi à découvrir la force du groupe.
Que ce soit de perdre ses balises en pleine tempête, de skier par des températures extrêmes ou à la noirceur, ou encore de devoir skier toute une journée avec les pieds mouillés, le fait de pouvoir compter sur les autres et de réaliser cette chance semble peindre la nature profonde de ce défi hivernal. «Ce sont des moments qui font que l’événement est toujours spécial d’une journée à l’autre », témoigne Sylvain Barbeau
« La première année qu’on participe, c’est un défi qu’on se lance. Puis on découvre des personnes extraordinaires et c’est là que l’on devient «addicts». Au fil des ans, ça devient comme une famille, c’est comme un jour de l’an où on se retrouve ensemble […] L’effet groupe fait toute la différence. On sait qu’il y a du monde qui nous soutient partout, dans tous les domaines. On veut y retourner pour ressentir la force de ce groupe-là », conclut Marie Blackburn.
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