Bibliothèque vivante, en collaboration avec Maison Phoenix
Rencontre avec Louise Duhamel : pour l’amour de l’art culinaire!
C’est vêtue de sa veste de cuisinière à l’effigie de l’École hôtelière des Laurentides, où elle a enseigné de nombreuses années, que la cheffe Louise Duhamel a fait son entrée dans les classes de 4e année de l’École Saint-Jean-Baptiste à Val-David, accueillie chaleureusement par les élèves qui avaient de nombreuses questions à lui poser.
Même si elle a pris sa retraite de l’enseignement, elle est toujours très active dans sa communauté. En plus de rédiger une chronique mensuelle de cuisine dans le journal communautaire Ski-se-dit, elle planifie et coordonne plusieurs fois par année, avec d’autres bénévoles, de délicieux dîners communautaires, et elle anime des ateliers pour le Carrefour jeunesse.
Plusieurs thèmes de sa vie ont inspiré et impressionné les enfants lors de cette rencontre enrichissante pour tous : de la place des femmes dans la société au voyage en passant par la gastronomie locale, le terroir et son rôle de grand-maman.
De quand date ta passion pour la cuisine?
Enfant, je ne jouais pas à la poupée. C’est au restaurant que j’aimais m’amuser en dirigeant mes sœurs dans la cuisine du chalet pour servir des lunchs à ma famille pendant les vacances. C’est aussi cueillant des chaudières de fraises et de framboises ou en allant traire les vaches sur les terres de mes grands-parents que j’ai appris les qualités essentielles de produits frais cultivés avec soin directement chez les producteurs. Par la suite, j’ai toujours voulu les mettre en valeur à ma façon et cuisiner selon les saisons.
Comment as-tu réagi quand tu n’as pas été acceptée à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie?
On m’a refusé sous prétexte que c’était un métier d’homme, trop exigeant pour une femme. Dès l’enfance, on m’a toujours encouragé à faire ma place et quand j’ai une embûche à ne pas rester dans la déception ou la tristesse, il faut trouver une solution et avancer. Par la suite, j’ai eu mon propre restaurant, j’ai aussi travaillé comme cheffe exécutive dans un grand hôtel en Ontario et je me suis toujours assurée d’avoir la parité dans ma brigade en cuisine pour travailler dans un bel équilibre.
Que préfères-tu de ton métier de cheffe?
Ce métier est passionnant parce qu’on apporte du bonheur, on rend les gens heureux. Je veux toujours donner le meilleur de moi-même et cette adrénaline m’apporte un stress positif. Ce qui est fascinant également ce sont les rencontres, que ce soient des consœurs ou des confrères de travail ou des clients qui deviennent parfois des amis. En cuisine, on retrouve beaucoup d’immigrants, on est toujours en présence de cultures différentes et on apprend constamment de nouvelles façons de faire. C’est très enrichissant sur le plan personnel et professionnel. La cuisine c’est un travail d’équipe.
Quel est ton voyage le plus mémorable?
Ce que j’aime dans d’autres pays, ce n’est pas nécessairement d’aller dans les grands restos, c’est plutôt de trouver des marchés locaux et des petits restaurants typiques. Un jour j’ai été invitée à une formation de cuisine traditionnelle en Italie. À la fin du séjour, j’ai eu la chance, avec les autres chefs, de vivre un moment incroyable dans un restaurant au sommet d’une montagne en bord de mer un soir de pleine lune. Je n’oublierai jamais cette expérience.
Peux-tu nous parler du livre que tu as écrit pour ton petit-fils?
Pour me tenir occupée pendant la pandémie, j’ai eu l’idée de créer un livre pour Théo, le fils de ma fille qui avait deux ans à l’époque. C’est ma façon de lui laisser quelque chose de mon expérience de vie. J’ai pensé à une de mes nièces qui fait du dessin et elle a accepté de l’illustrer. C’est ce qui a donné vie à Théo apprend à cuisiner les pâtes. Quoi de plus sympathique que de faire des pâtes avec un enfant.
Témoignages
« Je ne sais pas de qui des enfants ou de moi vivent la plus belle expérience parce que j’en apprends beaucoup grâce à eux. D’être en contact comme ça avec des jeunes qui posent des questions très pertinentes, c’est rassurant pour notre avenir. Chaque fois je passe une heure de retraitée joyeuse. Si on vous le demande un jour… dites oui! Ça nous garde jeune, ça nous garde en vie et ça nous fait voir que la relève est assurée! » – Louise Duhamel, livre vivant.
« Ce que j’ai aimé particulièrement c’est la spontanéité de Mme Duhamel à nous parler, à nous faire voyager dans son univers, dans sa vie de cuisinière. Elle a donné beaucoup de détails aux élèves comme ils le souhaitaient : décrire des outils de cuisine, décrire des émotions qu’elle a vécues, des plats qu’elle a créés, des origines des noms de recettes. C’était très enrichissant pour tout le monde, moi aussi j’ai appris beaucoup! » – Mélanie Boivin, enseignante de 4e année.
J’ai beaucoup aimé quand elle nous a parlé de son refus lorsqu’elle a voulu s’inscrire à l’ITHQ. Elle ne s’est pas découragée! Aussi, j’ai apprécié de voir des photos d’époque d’elle et de d’autres cuisinières. Maïa
J’ai retenu qu’il ne faut jamais abandonner ses rêves. J’ai aimé découvrir le livre qu’elle a écrit pour son petit-fils. Noah
C’était bien qu’elle nous explique comment elle avait développé sa passion pour la cuisine et quand elle nous a raconté l’histoire de son restaurant Loup-Garou. Aussi d’apprendre sur les ustensiles comme les gros couteaux qu’elle utilise. Après l’avoir écouté parler de l’Italie, j’ai vraiment envie d’y aller maintenant! Leslie
J’ai été impressionné d’apprendre que dès l’âge de 4 ans, elle était passionnée par la cuisine et qu’elle a toujours été inspirée par son travail. Alexis
En savoir plus sur la Bibliothèque vivante
Le projet intergénérationnel Bibliothèque vivante signé Maison Phoenix permet aux jeunes d’emprunter un « livre vivant » et d’échanger avec une personne inspirante de leur village grâce à une entrevue en classe. La journaliste d’In Médias Sandra Mathieu a également offert un atelier journalistique aux jeunes afin de partager sa passion pour ce métier important dans la société et pour encourager leur curiosité et leur ouverture d’esprit. Certains jeunes journalistes ont été sélectionnés pour témoigner de leur expérience en vidéo. Pour visionner la capsule :
Cet article est le troisième d’une série de cinq.
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