Motoneige et développement
Un sentier qui dérange à Sainte-Lucie
Un récent conflit entre des citoyens du rang 3 à Sainte-Lucie-des-Laurentides et la Municipalité concernant un sentier de motoneige redirigé a fait surgir la question suivante; comment assurer la pérennité de cette activité économique importante pour la région sans compromettre la qualité de vie des citoyens ?
Rappelons d’abord que cette situation est survenue parce qu’un droit de passage aurait été résilié à la suite de la vente de terrains voués à la construction résidentielle dans le secteur du Camping Doncaster, ce qui aurait eu effet d’interrompre le parcours de motoneige établi depuis des décennies. « Ça fait partie de la phase 2 de notre plan de développement qui est connu depuis 3 ans. Les gens qui ont acheté les terrains ne voulaient pas voir passer le sentier de motoneige chez eux, c’était une condition d’achat », plaide le propriétaire du Domaine Vacances Doncaster, Éric Landry qui ajoute avoir prévenu à l’avance le club de motoneige local de la situation.
« Moi-même motoneigiste, je le vois, la motoneige est de moins en moins populaire. Les gens sont davantage portés sur la raquette et le ski de fond. Des projets de développement, on en verra de plus en plus au cours des prochaines années. »
-Éric Landry
Le rang 3
Pour les résidents de Sainte-Lucie-des-Laurentides qui habitent le rang 3 et qui doivent composer avec les inconvénients de cette voie de contournement temporaire qui passe maintenant à quelques dizaines de mètres de leur résidence depuis plusieurs semaines, la situation est difficile.« La fin de semaine, c’est un après l’autre et ce n’est pas vrai qu’ils respectent tous la signalisation. En plus du bruit, il y a l’odeur d’essence qui reste dans l’air. Ça, c’est sans compter les enjeux de sécurité importants », prévient Serge Alarie qui dit avoir plaidé en vain sa cause devant le conseil municipal.
Solution temporaire
À ce sujet, le maire de Sainte-Lucie-des-Laurentides, Francis Corbeil dit avoir obtenu l’accord du ministère des Transports et de la mobilité durable pour s’assurer de la conformité du tracé. La Sûreté du Québec confirme aussi que des contrôles ont été effectués et que la circulation se déroule normalement dans ce secteur qu’on dit « peu passant ». « On n’avait pas vraiment le choix d’accommoder le club de motoneige. Il fallait se montrer solidaires envers les autres villes, beaucoup de commerces de la région en profitent, on ne voulait pas leur couper l’herbe sous le pied. Mais c’est clair, le club devra trouver une autre solution l’an prochain », promet Francis Corbeil. Malgré les bonnes intentions du maire, les résidents sont toujours inquiets pour l’avenir. « Moi ce que je crains, c’est que le sentier continue de passer sur le rang 3 si aucune autre solution n’est trouvée pour l’an prochain », déplore Serge Alarie, résident du secteur.
Pas idéal pour les motoneigistes
Selon le directeur des communications du Club Motoneige Pionniers Des Laurentides et copropriétaire du centre de plein air Tyroparc, Philippe Cornette, cette solution temporaire ne plait pas davantage aux motoneigistes . « Oui il y a un enjeu de sécurité, mais surtout, comme expérience pour le motoneigiste, sur le bord de la route, c’est plate », affirme-t-il.
La vaste expérience de l’homme d’affaires le porte à croire qu’il était impensable que l’important sentier qui passe à Sainte-Lucie et qui relie tout le nord à l’est du Québec soit interrompu. « Les gens auraient fini par passer ailleurs et faire n’importe quoi », assure Philippe Cornette qui dit vouloir travailler avec les différents acteurs en présence pour trouver une solution durable qui profitera à tous.
« On ne peut pas balayer cette industrie du revers de la main, mais il y a manière de faire autrement. »-Philippe Cornette
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