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Noémiah : Cette maison de couture dans les arbres
Série : Mode d’ici
Les Laurentides regorgent de créateurs passionnés qui offrent des produits de qualité, faits à seulement quelques pas de chez soi. Cette série de textes sur la mode d’ici vise à mettre en lumière des entrepreneures et designers basés ici, dans nos Laurentides. Pour ce deuxième texte d'une série de trois, on s’est rendu dans la maison de couture de Noémie Vaillancourt, derrière la marque Noémiah.
C’est dans son petit atelier à grandes fenêtres au milieu de la forêt laurentienne que Noémie Vaillancourt crée ses robes conçues à la main, du début à la fin. Du prêt-à-porter aux robes de mariés, ces robes délicates et colorées sont empreintes d’une douceur qui reflète l’environnement et la nature qui entourent son espace de création.
À l’origine, Noémie a commencé son entreprise en créant des bijoux, alors qu’elle étudiait en littérature à Montréal. « Le prêt-à-porter est arrivé un peu plus tard. En terminant mes études, j’avais le choix d’aller en enseignement ou de poursuivre avec mon entreprise qui continuait de croitre », raconte Noémie. C’est à ce moment qu’elle a décidé d’aller étudier en couture pour apprendre le métier et les techniques. « J’ai donc commencé à faire des vêtements, en plus des bijoux. […] J’ai toujours eu un côté artistique fort. »

Crédit : Betsy-May Smith
La robe de mariée, autrement
Puis est venue la collection Cher amour, il y a deux ans. « Je me suis fiancée. Et je me suis imaginé ce que j’aimerais comme robe, je me suis mis à dessiner et réfléchir, et j’en suis arrivée à cette collection. Je n’aurais jamais pensé faire des robes de mariés un jour! D’offrir une collection de robes de mariée différentes de ce qu’il y a sur le marché, ça m’allumait », explique Noémie Vaillancourt.
Toutefois, ne voulant pas encourager la surconsommation et l’usage unique d’une robe, elle a voulu proposer une solution pour donner une deuxième vie à la robe de mariée. Elle a donc élaboré un ensemble de teinture naturelle avec des fleurs locales. « En plus de donner une valeur inestimable au morceau teint, ce geste nous incite à réfléchir à nos habitudes de consommation, nous lie à notre territoire, nous ouvre à des connaissances ancestrales et nous invite à un autre rapport au temps », explique-t-elle par écrit sur son site web.
C’est à la suite d’une rencontre avec une fleuriste de Kamouraska, qui cultive des plantes tinctoriales, que Noémie a eu l’idée d’offrir un ensemble de teinture. « Quand la personne l’achète, ça vient avec un code QR d’une vidéo qu’on a filmée ici, à l’atelier pour expliquer le processus de teinture. » Les gens peuvent donc le faire eux-mêmes, à partir de leur maison. « Quand j’ai une idée en tête, ça me ronge par en dedans. Ça me réveille la nuit! »
Ayant toujours en tête d’avoir un impact minimal sur l’environnement, Noémie favorise des fibres naturelles, durables et biodégradables, comme la soie, la laine, le coton, le lyocell et le lin. Puis, pour les boutons par exemple, elle n’utilise pas de plastique, mais plutôt des coquillages ou encore de la porcelaine.

Crédit: Noémie Vaillancourt
La signature Noémiah
En plus de cette collection, Noémie lance aussi des collections de prêt-à-porter au fil de l’année. Elle utilise principalement l’organza de soie comme matériau, qui est devenu comme sa signature. Récemment, elle s’est aussi lancée dans les manteaux de laine. Puis parallèlement, elle a aussi une collection de bijoux et quelques objets de porcelaine créés en collaboration avec la céramiste Goye.
Noémie peut prendre environ six mois à réfléchir, penser et rechercher une collection. « Plus j’ai le temps, mieux ce sera. Pour moi, c’est comme de raconter une histoire à travers les vêtements », rapporte-t-elle. Ensuite, toute la couture d’une robe peut prendre jusqu’à 20 heures. « On ne soupçonne pas tout le temps qui est derrière un morceau de vêtement qu’on commande. »

Crédit : Nancy Girard
Les Laurentides comme mode de vie
La vie dans les Laurentides s’est installée tranquillement. Au départ, c’était un chalet qu’elle et son conjoint visitaient durant les week-ends. « Quand je venais ici, je ne voulais plus quitter. On est vraiment bien. On est restés pendant un an en raison de la pandémie et ne voulant plus retourner en ville, on a construit notre maison d’aujourd’hui qui inclue l’atelier », souligne Noémie.
« Je crois que ça fait partie de l’expérience de faire l’essayage au milieu de la forêt, entourée d’arbres. Quand les clientes viennent, elles savent que ce qu’elles portent a été conçu et cousu sur cette table, ce qui est assez rare aujourd’hui. »
« Le calme de la nature m’amène à un certain état d’esprit, plus créatif. Souvent, en novembre et décembre, j’ai les meilleures idées. Il y a comme un ralentissement à ce temps de l’année », dit-elle.
Pour découvrir ses collections : noemiah.com
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